Dans la série In… We Trust (en français : "Nous croyons en"), Les Grenades vont à la rencontre de femmes arrivées là où personne ne les attendait. Aujourd’hui, rencontre à Bruxelles avec Sophie Guignon, correspondante RTBF à Beyrouth de passage chez nous.
Franco-libanaise, la journaliste de 28 ans est basée au Liban depuis trois ans. Elle était de retour en France début octobre à l’occasion du Festival International du Grand Reportage d’Actualité et du Documentaire de Société où son équipe et elle étaient sélectionnées. Elle en a profité pour venir nous saluer en Belgique. L’occasion de la faire parler de son parcours de reporter de terrain. Un exercice inhabituel pour celle qui a pour métier d’écouter autrui…
"Papa, maman, je veux devenir journaliste au Moyen-Orient"
Le récit de Sophie Guignon commence par celui d’une autre femme… Sa maman qui quitte le Pays du Cèdre à la fin des années 80. Le Liban est alors en pleine guerre civile. "Elle était infirmière, elle devait accompagner des orphelins libanais en France pour une ONG. Elle est restée et elle a rencontré mon père." Enfant, Sophie grandit en France assez éloignée de la culture libanaise et de la langue arabe. Ses parents et elle visitent à cette époque le Liban tous les deux à trois ans.
"Quand j’ai eu 18 ans, j’ai commencé à y aller toute seule." Fille de mots, commence une prépa littéraire à Paris et rêve à son avenir… Un jour, elle assiste à une conférence ; des journalistes qui ont couvert les printemps arabes y présentent leurs expériences de terrain. "À l’époque, je ne savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie. Lors de ce café-débat, je me suis reconnue dans les discussions. C’était le genre de discours que j’avais envie d’avoir sur le monde, le genre d’aventures que j’avais envie de vivre. J’ai eu un déclic : j’allais devenir journaliste au Liban. Le soir même, j’ai appelé mes parents pour leur annoncer la nouvelle, il était 23h. Je crois que ma mère s’est dit ‘oh mince espérons que ça lui passe..’", se souvient-elle en riant.
À sa sortie de l’école de journalisme de Strasbourg, en 2015, la jeune femme se fait engager par France24. Elle travaille au desk TV à Paris. Une expérience formatrice, mais son esprit, lui, vogue au loin, au-delà de la Méditerranée…