Egbert Lachaert (Open VLD) : "Il faut renforcer le fédéral, sinon la Belgique ne marche plus"

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Par A.T. sur base d'une interview sur La Première

Les libéraux belges fêtent leurs 175 ans à l’occasion d’un événement organisé ce vendredi soir au Heysel. Que reste-t-il aujourd’hui du parti libéral de 1846 ? Qu’est-ce qui rassemble le MR et les libéraux flamands de l’Open VLD ? Egbert Lachaert est l’invité de "Matin Première" pour en discuter.

"On ne veut pas arriver à un point où on doit à nouveau fermer l’horeca. Si des mesures sont nécessaires pour éviter ce scénario, il faut considérer toutes les options", lance le président de l’Open VLD, Egbert Lachaert. Même si le nombre de cas covid augmente fortement dans toutes les régions du pays, de nouvelles mesures supplémentaires ne sont pas envisagées pour l’instant.

Le président libéral préfère attendre les conclusions du Comité de concertation prévu la semaine prochaine, mais garde toutes les options ouvertes : "La réintroduction du masque en Flandre est une possibilité, mais il ne faut pas encore paniquer."

Pour rappel, en Flandre, le port du masque dans les magasins et l’horeca n’est plus obligatoire depuis début octobre. Contrairement à la Wallonie et à la Flandre, les Covid Safe Ticket ne sont pas non plus obligatoires en Flandre. Même s’il est opposé au principe du Covid Safe Ticket en situation de normalité, il accepterait de tout de même d’en discuter le cas échéant : "Si cela permet de ne pas devoir fermer les magasins, les hôtels et, alors on peut l’envisager. Mais ce n’est pas sur la table du gouvernement flamand."

Premier rassemblement depuis deux ans

C’est la première fois que les partis libéraux organisent un rassemblement national depuis le début de la crise du covid. Quelque 4300 personnes sont inscrites à l’événement qui aura lieu ce vendredi soir au Heysel. Ce sera l’occasion de rappeler ce qui unit les deux partis libéraux du pays depuis la création.

Pour Egbert Lachaert, l’idéologie du libéralisme est unique et réunit le MR et l’Open VLD. "La gauche, les nationalistes, les conservateurs ont tendance à attaquer le modèle économique du libéralisme. Notre démocratie libérale est souvent sous pression."

Au niveau politique, les libéraux ne sont pas parvenus à gouverner ensemble à touts les niveaux de pouvoir : à Bruxelles, l’Open VLD est dans le gouvernement, le MR dans l’opposition. Même si les partis sont unis par leur idéologie, il y a des différences dans la pratique quotidienne, concède Egbert Lachaert : "Mais, depuis que je suis président, on essaie de travailler ensemble pour préparer les choses pour éviter de se disperser en 2024."

Le président du MR n’hésite pas non plus régulièrement à s’opposer aux mesures prises par le gouvernement fédéral, ce qui ne facilite pas la tâche de l’Open VLD, puisqu’Alexander De Croo est le Premier ministre et censé incarner l’union dans sa coalition. Il concède que c’est compliqué de gouverner avec le MR. "Les présidents de parti donnent de la couleur à leurs idéologies et leurs convictions et puis il y a le gouvernement. Les présidents de parti devraient laisser leurs ministres travailler".

Revirement communautaire

Selon le président de l’Open VLD, les élections de 2024 seront fondamentales pour la Belgique, surtout en Flandre : "Soit on vote pour des partis séparatistes qui ont un agenda très clair. Il y en a même qui veulent adhérer aux Pays-Bas. Pour nous, les libéraux, l’État est un outil pour vivre mieux."

Auparavant, l’Open VLD tenait plutôt un discours visant à renforcer les régions : Alexander De Croo, alors président de l'Open VLD, avait par exemple retiré la prise du gouvernement en 2009 autour de la question de BHV. "On est arrivé à un point où les partis comme les nôtres disent que ce n’est pas mauvais de renforcer le fédéral à nouveau. Jusqu’à maintenant, c’était la même logique : il fallait renforcer les régions. Elles peuvent encore recevoir des compétences, mais il faut surtout renforcer le fédéral, sinon la Belgique ne marche plus."

Selon le président de l’Open VLD élu l’année dernière, les élections de 2009 et 2010 ont montré qu’il faut un revirement : "Après les élections 2009 et 2010, le constat est très clair : si les partis du nord et du sud ne se parlent plus avant et n’ont plus de contact, la Belgique ne peut plus marcher. Séparer la Belgique, ça ne marchera pas. "

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