"Victime, on te croit, agresseur, on te voit": environ 500 manifestants contre les violences sexuelles à Ixelles

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Par Véronique Fievet, Fabrice Gérard, Lavinia Rotili et Belga

Quelques centaines de personnes sont réunies à Ixelles ce jeudi soir sur la place Fernand Cocq pour manifester contre les violences sexuelles, notamment suite aux accusations de viols au sein de deux bars ixellois. Le moment choisi est emblématique : le conseil communal se réunit ce jeudi dès 19 heures.

Selon nos équipes sur place, vers 19h30 il y avait environ 500 personnes manifestants devant la maison communale. Leur cri, "Victime, on te croit, agresseur, on te voit", résonne dans la rue. Des messages comme "quand je sors, je veux être libre, pas courageuse", "violées de mères en filles", "police complice" et "ras-le-viol" s’élevaient au-dessus de la foule. Des discours ont été prononcés.

La date n’a pas été choisie au hasard : le conseil communal doit se réunir ce soir et des interpellations de l’opposition PTB, MR, cdH sont prévues. Ces élus demandent au bourgmestre d’Ixelles, l’Ecolo Christos Doulkeridis, des chiffes précis et détaillés sur les plaintes déposées.


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Des chiffres que le bourgmestre n’aurait pas, selon nos informations.

De vraies poursuites réclamées

Les manifestants, quant à eux, demandent un meilleur accompagnement des victimes, des vraies punitions et poursuites en justice et, pour finir, qu’au niveau sociétal l’on en finisse avec la banalisation de la culture du viol.

"Réapproprions-nous l’espace public, que la peur change de camp", a clamé Alicia Novis, chargée de mission à l’ONG Le monde selon les femmes. "Soutenons les survivantes d’agressions, mais aussi et surtout responsabilisons les hommes… Quand feront-ils un travail sur leur posture, leurs comportements et leurs actions ? Quand abandonneront-ils leurs privilèges pour soutenir réellement l’égalité ?" La poursuite des affaires par la justice a aussi été critiquée par les intervenantes.

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#Balancetonbar

La jeune femme derrière le hashtag #balancetonbar sur Instagram a pris la parole lors du rassemblement et a appelé à "à partager les témoignages, à continuer à libérer la parole et à faire du bruit". Elle explique qu' "il y avait énormément de témoignages qui affluaient après ce qui est sorti sur le El Café et le Waff… J’ai voulu créer un espace de parole pour les femmes. Balancetonbar concerne tous les bars de Bruxelles. Il y a beaucoup d’agressions sexuelles et il y a une omerta, un silence par rapport à cela".

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Du côté du parquet, on déclare mener l’enquête "de manière approfondie et minutieuse" ce mercredi. A ce stade, le parquet n’en est qu’à la phase d’information judiciaire : autrement dit, il n’y a encore aucune inculpation.

Pour l’instant, les enquêteurs cherchent à récolter des témoignages, des informations et des traces biologiques. Les images des caméras de surveillance seront également utilisées et sollicitées.

Une première manifestation s’était déroulée jeudi dernier suite aux témoignages d’agressions sexuelles et de viols commis par au moins un employé des deux bars ixellois Waff et El Café. A ce jour, les deux bars sont toujours ouverts : le bourgmestre souhaitait les faire fermer, mais il ne dispose pas des bases juridiques nécessaires pour qu’ils arrêtent leur activité.

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