Moins de contaminations au Covid-19 parmi les vaccinés, mais une protection qui diminue avec l'âge

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Par Xavier Lambert

Oui, le vaccin offre une protection supplémentaire contre les transmissions, et ce quel que soit son âge : mais au plus on est jeune, plus cette protection est forte, car elle diminue avec l’âge (et le temps) : c’est la conclusion que l’on peut tirer d’un document que la RTBF s’est procuré suite à la collecte des données sanitaires Covid-19 selon le statut vaccinal par le SPF santé.

Plutôt que d’envisager les nombres absolus, qui ne seraient pas représentatifs, car il y a aujourd’hui plus de vaccinés que non vaccinés, il représente en effet les incidences cumulées, selon le groupe d’âge, la région et le statut vaccinal, entre le 27 septembre et le 10 octobre (soit avant les fortes hausses de ces derniers jours). C’est-à-dire qu’il fait la proportion du nombre de cas enregistrés par exemple à Bruxelles chez les 12-17 ans vaccinés, par rapport au nombre total de 12-17 ans vaccinés à Bruxelles, ramenés à 100.000 pour avoir la même base de comparaison.

Précisons que ce tableau ne se base que sur les cas détectés : il ne mesure pas l’entièreté des contaminations (il faudrait pour cela tester régulièrement l’ensemble de la population). Mais comme on teste surtout les personnes symptomatiques et leurs cas-contacts, il en reste néanmoins révélateur d’une certaine réalité.

Voilà les questions/conclusions que l’on peut en tirer :

1. Une diminution des transmissions

Elle est différente selon les régions, et les âges mais le fait de ramener à l’incidence par 100.000 de la catégorie le met en évidence : la vaccination freine de toute façon la transmission. C’est-à-dire que l’on a de toute façon moins de risques d’être positif au Covid si on est vacciné… et donc moins de risques de le transmettre.

2. Une différence importante selon les âges

La réduction de risques apportée par le vaccin est toutefois très différente selon son âge : elle est d’environ 90% pour les 12-17 ans, aux environs de 70% pour les 18-64 ans, mais chute à un taux de 15 à 50% pour les plus de 65 ans. Deux facteurs expliquent cette différence :

  • Une réponse immunitaire plus forte : de la même façon qu’ils développent moins souvent de forme grave grâce à une forte réaction immunitaire face au "vrai" virus, les jeunes développent la même forte réponse une fois le vaccin inoculé.
  • Une protection qui diminue avec le temps : plusieurs études internationales l’ont montré, l’efficacité du vaccin, surtout face aux transmissions, tend à diminuer avec le temps. Or, les plus âgés sont ceux qui chez nous sont vaccinés depuis le plus longtemps, tandis que les jeunes, dont la vaccination n’a commencé à l’été, le sont en général depuis beaucoup moins longtemps.

3. Des différences importantes selon les régions

Quelle que soit la catégorie d’âge, la protection apportée par le vaccin à Bruxelles est moins importante que dans les autres régions. C’est une conséquence de sa plus faible couverture dans toutes les catégories d’âge.

Plus la couverture est importante, plus l’efficacité vaccinale est renforcée : si elle est entourée de personnes également vaccinées, une personne vaccinée court encore moins de risques d’être contaminée. A l’inverse, même vaccinée, une personne majoritairement entourée de personnes non vaccinées est plus susceptible de se voir transmettre le virus, qu’elle développe une forme symptomatique ou pas.

Il faut cependant noter une "bizarrerie" au niveau de la protection des plus âgés, qui semble plus forte en Wallonie qu’en Flandre alors que le taux de vaccination des plus de 65 ans est beaucoup plus important au nord du pays : le taux de vaccination n’est toutefois qu’un des éléments, la prise de risque et les comportements en constituent d’autres, surtout pour des personnes à l’immunité moins développée. Or, le port du masque a notamment été abandonné partout en Flandre…

4. La plus forte incidence ? Chez les jeunes non vaccinés wallons

Si on examine la protection apportée, les jeunes vaccinés wallons sont mieux protégés que leurs homologues bruxellois. Par contre, c’est chez leurs homologues non vaccinés et jeunes Wallons que le virus circulait le plus. Il faut dire que la vie sociale, et notamment estudiantine, y a pleinement repris.

5. Pourquoi la vaccination des jeunes est importante pour la société ?

On le voit : c’est à la fois chez les jeunes que le virus circule le plus, mais c’est aussi chez eux que le vaccin fonctionne le mieux et protège des transmissions. Pour eux… et pour les autres : en se vaccinant, les jeunes se protègent, mais surtout apportent une fameuse barrière à la transmission du virus en général. Et selon les dernières études concernant les adolescents, les bénéfices (protection contre de rares cas graves), seraient légèrement supérieurs aux risques (très rares effets secondaires importants).

6. Une protection plus forte encore contre les admissions

Pour les cas graves, la protection est encore plus forte. Selon les statistiques partielles obtenues de la même source et analysées par un épidémiologiste, la protection serait de plus de 80% pour les personnes âgées contre les hospitalisations. Mais les données sont là trop incomplètes pour être parfaitement précis.

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