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Le shopping Docks Bruxsel a cinq ans : "Notre objectif, six millions de visiteurs en 2022"

Mathias Blot, le directeur du shopping Docks.

© Docks

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Par Karim Fadoul

Docks bruxsel a 5 ans aujourd’hui. Avec ses 110 commerces, son cinéma, ses restaurants, le centre commercial situé le long du canal au pont Van Praet et ouvert au public le 20 octobre 2016 est devenu l’un des shoppings qui compte en Région bruxelloise. Changement de propriétaire en 2018 avec la vente par le groupe belge Equilis au canadien Aimco et au britannique Portus Retail, fermetures d’enseignes, crise sanitaire : la courte vie du Docks n’a cependant pas été évidente.

Docks est le premier centre commercial des trois programmés  dans le nord de Bruxelles (avec celui de Neo au Heysel et Uplace à Vilvorde) à avoir vu le jour. Il concurrence clairement les enseignes du centre-ville et jouit d’une clientèle locale et périphérique. Interview de Mathias Blot, le directeur de Docks Bruxsel.

Comment se porte Docks Bruxsel, après cinq ans d’existence ?

"Pour moi, qui ai rejoint le projet Docks il y a plus de trois ans, le bilan est très positif. C’est un bilan évolutif. C’est le centre commercial le plus jeune à Bruxelles. Cela faisait 30 ans que Bruxelles n’avait plus accueilli de nouveau centre commercial. Nous faisons donc partie d’une toute nouvelle génération de shoppings. Comme tout nouveau centre, il a fallu que Docks trouve sa place et son positionnement. Ce qui, au vu du contexte actuel et notamment avec la crise du coronavirus, a pris un peu de temps. Aujourd’hui, on voit vraiment la personnalité de Docks émerger. C’est quelque chose qui transparaît dans notre fréquentation et dans les chiffres des commerçants."

Lors des quatre premiers mois de son ouverture, Docks avait accueilli quatre millions de visiteurs. L’effet de curiosité, malgré la période post-attentats. Les choses se sont ensuite tassées. On a pu constater entre autres une fréquentation moindre en semaine, des magasins ont fermé faute de clientèle. Justement, en termes de fréquentation, quels sont les chiffres après cinq ans ?

"Bien évidemment, par rapport à 2020 (NDLR : année Covid, de confinement et fermeture de commerces), on est, en 2021, en progression de 47% sur les neuf premiers mois de l’année. Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour tous les centres commerciaux. Ce qui est beaucoup plus impressionnant, c’est qu’en comparaison aux neuf premiers mois de 2019, nous sommes aujourd’hui en progression de 12%. Cela veut dire que Docks a récupéré l’entièreté de sa fréquentation d’avant Covid. Mais aussi, depuis quelques mois, nous sommes en train de la dépasser. Nous progressons vers notre objectif qui est d’atteindre les six millions de visiteurs en 2022. Nous sommes heureux de voir que nous avons pu remettre cet objectif très rapidement à l’ordre du jour."

Bilan de Docks Bruxsel 4 mois après l'ouverture

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Est-ce que ces chiffres sont le résultat de la modification de l’offre commerciale, plus haut de gamme à l’ouverture, plus grand public désormais ?

"Ces chiffres sont liés à une série de choses. D’abord, Docks est beaucoup plus ancré en local. Le Covid a permis à des personnes des environs qui ne connaissaient pas notre shopping de le découvrir. Une partie de ces clients visitent désormais régulièrement Docks et en ont fait leur centre commercial de proximité. Ensuite, effectivement, il y a eu l’élargissement de l’assortiment. Toute une série de marques ont été ajoutées, d’autres ont été remplacées par des marques plus populaires, plus au goût du jour. Ce qui explique le succès grandissant d’une série d’enseignes. Enfin, l’architecture du centre a permis de proposer un caractère plus rassurant. Docks est un centre moderne, lumineux, ouvert, aéré. Notre clientèle est revenue parce qu’elle se sentait à l’aise dans notre centre, une sorte d’hybride entre shopping et rue couverte. Cela nous a aidés lors du retour à la normale."

À côté des enseignes de mode, il y a aussi la restauration, les loisirs avec le cinéma White, l’espace de jeux Koezio… Confirmez-vous l’arrivée prochaine du parc d’attractions Legoland de 3000 mètres carrés ?

"Oui. Cela participe de l’ADN de Docks. Docks veut être un centre de vie. C’est le seul centre bruxellois à offrir une telle proportion de loisirs. Notre volonté est de développer cet axe. Le client veut plus qu’une expérience shopping, il veut une expérience globale. L’arrivée de Legoland, c’est une manière de positionner le centre comme centre de loisirs unique. Cela nous permettra aussi d’avoir un rayonnement plus important. Typiquement, un centre tel que Lego va attirer des gens jusqu’à la frontière allemande du côté de Liège et la frontière française du côté de Mons. Nous travaillerons donc avec une population locale mais aussi nationale, grâce à de telles attractions."

Legoland, qui prendra place dans les anciens espaces de MediaMarkt ouvrira bien à l’été 2022 ?

"Les travaux sont en cours, le chantier avance bien. Maintenant, ce sont de grosses opérations, de gros projets de loisirs, avec de la décoration sur mesure. On parle de statues qui vont être construites pièce par pièce par des experts. Ce projet demande un degré de finition très élevé. Le planning prévoit toujours une ouverture à l’été 2022. Enfants et parents pourront y découvrir l’univers Lego, se divertir, construire…"

Votre clientèle, on le constate, est familiale. Ce Legoland, c’est une manière de l’attirer et de la fidéliser ?

"Très vite, on a constaté une très grande adhésion des familles au centre. Aujourd’hui, cela reste en effet une de nos forces. Avec cinq millions de visiteurs par an, on couvre plusieurs niveaux parmi notre clientèle. Mais la grande majorité de celle-ci se situe dans la tranche d’âge des ados, jeunes adultes et familles. Avec ce type d’attractions, on acquiert une certaine légitimité parmi ce public."

Le magasin Action, avec ses articles à très bas prix a ouvert ses portes cette année. C’est un changement d’orientation quand on compare aux marques présentes les premières années comme Michael Kors. Est-ce que cela a aidé à accroître la fréquentation ?

"Cela participe à l’augmentation car cela fait partie de l’assortiment global. Mais contrairement à ce que j’imaginais, la clientèle d’Action est extrêmement large. Si on a pu qualifier Action de 'discounter' au début, je me rends compte que ce type de magasins revêt un côté indispensable dans l’offre des centres commerciaux qui sans ce type de propositions perdent des clients qui vont voir ailleurs. Mais au-delà de ça, les clients d’Action y vont aussi pour des raisons totalement différentes de celle du prix. Ils y vont pour la décoration, d’autres pour rechercher des cadres de peinture pour les enfants. La clientèle qui s’adresse à un Action a des besoins très variés."

L’ensemble des vitrines sont occupées. Mais après cinq ans, des espaces sont encore vides…

"Il reste en réalité quatre ou cinq espaces encore libres. Les négociations sont en cours pour des occupations. Tant que les baux ne sont pas encore signés, celles-ci resteront secrètes. Donc, impossible pour moi de dévoiler des noms. Mais nous continuons à recruter des marques en 'fashion premium' pour les jeunes adultes. Nous recevons aussi beaucoup de demandes de la part de l’Horeca. On se rend compte que Docks est de plus en plus connu et reconnu. Mais nous souhaitons rester exigeants dans les marques que nous voulons accueillir, malgré la période post-Covid."

Ces vitrines accueilleront de l’Horeca ?

"On a déjà pas mal d’Horeca. On a eu Black and White Burger, Hawaiian PokéBowl, Youwok, O’Tacos… Ce sont des marques très prisées des clients des centres commerciaux. Mais nous voulons varier notre assortiment, renforcer notre aspect plus 'premium'. Vous parliez de Michael Kors. Il faut rappeler que c’est un choix de la maison-mère, après le rachat par Versace, de quitter l’ensemble des centres commerciaux dans lesquels elle se trouvait. C’était un choix malheureux parce que le chiffre d’affaires du Michael Kors du Docks était très conséquent. Mais nous nous intéressons à d’autres partenaires de ce type. Si l’offre est bien calibrée et large, toute une série de marques 'premium' peuvent avoir toute leur légitimité chez Docks."

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