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Enseignement: les élèves de secondaire choisissent de moins en moins le néerlandais

En Wallonie, un seul élève de première secondaire sur 3 choisit encore le néerlandais comme 1ère langue. Ce sont des statistiques officielles: de plus en plus de jeunes optent pour l'anglais. Il y a trois raisons principales à cela selon nos interlocuteurs.

Il y a dix ans, le néerlandais et l'anglais avaient autant de succès l'un que l'autre auprès des élèves en première secondaire.

 

Aujourd'hui, 64% choisissent l'anglais, 34% seulement pour le néerlandais.

  

Comment expliquer ce changement? Le premier facteur est international. "C'est vraiment ce qui est déterminant quand on inscrit. Nous avons chez nous 5.000 élèves. On remarque 60 à 65% d'élèves inscrits en première langue étrangère anglaise. Et effectivement, les parents nous disent souvent qu'avec l'anglais, on va partout dans le monde. C'est une langue commune", réagit André Grenier, directeur à l'administration enseignement du Brabant wallon.

"Cette tendance se confirme également par la suite dans le choix de la seconde langue, puisque les parents font le même choix vers l'espagnol en se disant que c'est une langue régulièrement pratiquée dans le monde. Ce qui n'est pas le cas du néerlandais", ajoute André Grenier.

Le professeur en communauté flamande est payé 10% de plus

Une autre explication réside dans les récurrentes querelles communautaires en politique.

Mais il y aussi le manque de professeurs flamands dans les écoles wallonnes, et donc des heures d'étude plus fréquentes qu'avec les cours d'anglais. "Nous avons du mal à recruter des professeurs néerlandophones. Ce que nous appelons dans notre jargon des 'native speaker'. Car le professeur en communauté flamande est payé 10% de plus que le professeur en Fédération Wallonie-Bruxelles", indique André Grenier.

Pourquoi ne pas rendre le néerlandais obligatoire?

En Flandre, le français est obligatoire dès l'école primaire. Alors pourquoi ne pas faire la même chose avec le néerlandais en Wallonie? Ne serait-ce que pour les secondaires? "On en débat, oui, au niveau de la communauté française (ndlr: Fédération Wallonie-Bruxelles). Moi je ne suis pas du tout contre", confie Paul Magnette, président du PS. "Maintenant il faut bien penser que ça ne se fait pas comme ça d'un claquement de doigts. Parce qu'il y a un certain nombre d'enseignants d'anglais, de néerlandais, ce ne sont pas tous les mêmes. A supposer qu'on dise que demain le néerlandais est obligatoire, ça supposerait de toute façon une période de transition", explique l'ancien ministre-président de la Wallonie.

Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet, a indiqué sur RTL-TVI ce dimanche que la question se posera au sein de son gouvernement.

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