Succès des mouvements de jeunesse : chez les scouts, le nombre de nouveaux membres a triplé cette année

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Par Sophie Mergen, Estelle De Houck

Les mouvements de jeunesse ont fait leur rentrée durant ce mois de septembre. Après de longs mois de pandémie, c’est un retour à la liberté pour de nombreux jeunes. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à intégrer une unité : le nombre de nouvelles recrues a triplé cette année.

L’an dernier, ils étaient 1000 jeunes à rejoindre les scouts. Ils sont 3000 cette année. Ce succès n’est pas anodin, et n’est pas passé inaperçu au sein des différentes unités.


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Chez les scouts de Biesme, on parle même de liste d’attente. "Cela fait trois ans qu’on a une liste d’attente chez les louveteaux. Mais jusqu’à présent, elle était assez petite. Cette année, les chefs louveteaux ont décidé de prendre un maximum de jeunes. Mais malgré cela, il y en a encore trois qui attendent", constate Éléonore Di Grado, cheffe dans la section baladins.

Le carré d’unité était vraiment gigantesque. On devait crier super fort pour être entendus par tout le monde

Du côté des plus jeunes, âgés de six à huit ans, "ils étaient 16 l’an dernier. Et cette année, il y en a 29." Alors, quand l’unité se réunit, ça fait beaucoup de monde. "Ce samedi, à la fin de la réunion, on fait un carré d’unité, c’est un rassemblement avec toutes les sections. Et le carré d’unité était vraiment gigantesque. On devait crier super fort pour être entendus par tout le monde", explique Éléonore.

A Tournai aussi, les scouts cartonnent. L’unité Saint Paul observe une hausse de 25% dans ses inscriptions. La meute, par exemple, devait compter vingt louveteaux et pourtant, ils sont désormais 35.


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"C’est vrai que c’est beaucoup. Ils sont neuf dans le staff donc ça reste gérable. Effectivement si on monte dans les quarante - ce qui risque d’arriver parce qu’on en encore beaucoup de nouveaux jusqu’en novembre -, ça devient difficile à gérer", reconnaît Florentin Delbart l’animateur d’unité.

Si certaines unités peuvent se permettre d’accueillir beaucoup de jeunes, certaines devront en refuser. C’est donc le cas dans l’unité familiale de Biesme. Mais ce n’est certainement pas la seule : le nombre de chef et de matériel requis n’est pas toujours suffisant.

Mais parfois, même les grosses unités doivent refuser des jeunes. "Il y a des zones à forte densité de scoutisme, où il y a toujours eu des unités assez grosses historiquement. Et ils doivent refuser des membres car beaucoup de jeunes dans la région veulent faire du scoutisme", analyse Adrien Mogenet, porte-parole de la Fédération des scouts.

Cela s’inscrit dans un projet actuel qui vise à offrir du scoutisme et des activités de mouvement de jeunesse à tous les jeunes qui le souhaitent

"C’est un problème auquel on est en train de s’attaquer au niveau fédéral: on essaie de recenser les unités dans lesquelles il y a des listes d’attente. Et nous sommes en train de réfléchir à des solutions pour éventuellement ouvrir de nouveaux groupes, et parfois scinder des groupes qui deviendraient trop gros", rassure le porte-parole des scouts.

"Cela s’inscrit dans un projet actuel qui vise à offrir du scoutisme et des activités de mouvement de jeunesse à tous les jeunes qui le souhaitent. Et effectivement, aujourd’hui, ça n’est pas le cas."

Un effet covid ?

La crise sanitaire n’est certainement pas innocente face à cet engouement. Il faut dire que, pendant la pandémie, les mouvements de jeunesse ont pu continuer à organiser des activités. De quoi attirer les jeunes, contraints à rester chez eux.

"Nous avons l’impression que cela a été une possibilité pour certains jeunes de s’intéresser aux mouvements de jeunesse, puisque cela leur offrait un moyen de passer des moments avec des jeunes de leur âge et de sortir de chez eux", explique le porte-parole de la Fédération des scouts.


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C'est en effet ce que racontent de nombreux jeunes. "J’en avais marre de rester toujours à la maison, parce qu’on n’y fait rien. C’était chouette de pouvoir courir dans le parc et de faire des activités", témoigne en ce sens une jeune lutin de Tournai.

Et si les enfants se réjouissent du retour des activités, c’est aussi le cas de leurs chefs. "On a tout le temps été enfermés pendant un an, derrière un ordinateur. Et donc reprendre l’air en voyant plus de gens et en s’occupant des enfants, c’est adorable à voir", se réjouit Mojca Catoir, cheffe lutins à Tournai.

Un grand bol d’air frais, tous les dimanches matin, ça leur fait plaisir

"Les enfants ont vraiment besoin de tisser des liens avec de nouvelles personnes, et de prendre l’air. Un grand bol d’air frais, tous les dimanches matin, ça leur fait plaisir", conclut la cheffe lutins Alice Crucq.

Certes, le nombre de nouvelles recrues augmente, mais le nombre d’animateur suit la même évolution. "Les animateurs dont l’année du covid était la dernière année sont un peu restés sur leur faim", explique Adrien Mogenet. Ils ont donc décidé de rempiler pour une nouvelle année… et ça aussi, c’est une bonne nouvelle.

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