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Après Bruxelles, premier bilan pour la zone 30 généralisée à Paris : Ville contente, usagers un peu moins

Le passage récent à la zone 30 généralisée n’a pas encore eu d’effets perceptibles, selon les usagers, sur les embouteillages qui empoisonnent la circulation parisienne.

© B. Schmitz – RTBF

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Par Bruno Schmitz

Nous sommes à deux pas de l’imposant bâtiment de l’Hôtel de Ville, en plein centre de Paris et à deux pas de l’île de la Cité et la célèbre cathédrale de Notre-Dame, toujours en réfection. Au milieu de la rue de Rivoli, une piste cyclable, spécialement réservée aux vélos et aux usagers de trottinettes, donc.

Pourtant, en voyant arriver Michelle sur son deux-roues, elle n’a pas l’air des plus à l’aise. Cette retraitée active nous le confirme. "Normalement, à vélo, je devrais être favorable aux 30 km/h généralisés qui viennent d’être instaurés. Mais honnêtement, je dois vous avouer que je suis contre. Non seulement, jusqu’ici, ce n’est pas respecté par la plupart des voitures. Mais, en plus, cela fout un bordel monstre. Tout le monde semble vouloir passer en même temps dans les carrefours, et ça bloque".

Michelle râle. Depuis début septembre et la généralisation de cette limitation à 30 km/h sur presque tous les axes parisiens, elle affirme ne plus oser venir en voiture dans sa ville. "Cette décision sur la vitesse, je pense que c’est une erreur".

Michelle se déplace désormais à vélo tous les jours dans Paris, mais "regrette pourtant cette zone 30 généralisée qui l’empêche d’encore venir en voiture".
Michelle se déplace désormais à vélo tous les jours dans Paris, mais "regrette pourtant cette zone 30 généralisée qui l’empêche d’encore venir en voiture". © B. Schmitz – RTBF

La Ville affirme que c’est pour un mieux

A Bruxelles, voilà près d’un an qu’on roule à 30 km/h presque partout. Depuis, les autorités régionales affirment que le bilan est positif avec une vitesse moyenne en baisse, moins d’accidents, moins de blessés et une qualité de l’air qui se serait améliorée.

Côté Parisien, après pratiquement un mois de mise en circulation, cette limitation à 30 km/h commencerait à produire des effets similaires. "Je ne vous dis pas que tout le monde est satisfait de la mesure", explique David Belliard, l’adjoint au maire (équivalent d’un échevin en Belgique) écologiste en charge de la mobilité. "Mais plusieurs signes sont encourageants. D’abord, la vitesse moyenne des voitures aurait diminué d’un km/h. Cela peut sembler peu, mais à cause des bouchons, la vitesse moyenne à Paris est normalement comprise entre 10 et 13 km/h. Depuis l’instauration de la mesure, on a aussi constaté qu’environ 4% des véhicules ont disparu des routes. Il nous revient aussi une baisse du bruit du trafic et de la pollution, mais cela devrait encore être confirmé par des données chiffrées à plus long terme".

L’adjoint au maire écologiste de Paris en charge de la mobilité est satisfait des premiers résultats produits par la zone 30 généralisée dans sa ville.
L’adjoint au maire écologiste de Paris en charge de la mobilité est satisfait des premiers résultats produits par la zone 30 généralisée dans sa ville. © B. Schmitz – RTBF

Mais contrairement à Bruxelles, Paris n’a pas laissé de tolérance sur les contrôles. Elle a directement réglé ses radars pour flasher dès qu’on atteint les 31 km/h. Ce que confirme ce chauffeur de taxi, qui sillonne les routes de la capitale française depuis neuf ans. "Moi, je connais par cœur l’ensemble des radars de la Ville. Pour l’un d’entre eux au moins, des riverains disent que la nuit est devenue le jour. Autrement dit, l’endroit où il se trouve est presque éclairé en permanence depuis le lancement de la mesure. Les amendes pleuvent. Cela va rapporter gros dans les caisses de la Ville".

"On a annoncé la mesure, on a fait des campagnes d’information. Les usagers savaient que la mesure arrivait. Ils étaient au courant. Maintenant, il faut s’adapter.

A la Mairie, on confirme qu’on a demandé à la police de renforcer les contrôles et les flashs ces dernières semaines. David Belliard explique aussi que, contrairement à Bruxelles, aucune tolérance n’est offerte aux automobilistes. "On a annoncé la mesure, on a fait des campagnes d’information. Les usagers savaient que ce changement arrivait. Ils étaient au courant. Maintenant, il faut s’adapter, c’est aussi une question de respect des usagers faibles, comme les piétons et les cyclistes".

Quant à savoir s’il y a eu plus d’amendes infligées qu’à l’ordinaire depuis début septembre et la mise en place de cette zone 30, l’adjoint au maire explique ne pas encore avoir de chiffres significatifs et fiables. "Un bilan sera fait dans les mois qui viennent", conclut David Belliard.

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