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Laetitia a quitté son emploi pour aider les sinistrés à Pepinster : "On a perdu un salaire, mais ce qu’on a gagné humainement, ça n’a pas de prix !"

Pepinster : elle quitte son emploi pour aider les sinistrés

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Par Natacha Mann

A Pepinster, tout le monde la connaît. Depuis deux mois, Laetitia Winand, une bénévole voue sa vie aux sinistrés. Reconnaissable grâce à son gilet rose fluo, elle va de maison en maison et tente de répondre aux besoins de tous ceux qu’elle croise.

Capable de traverser toute la Belgique pour aider

"On prend les rames et on rame avec eux" explique la bénévole avec le sourire. "Même si on n’est pas impacté, on vit ça à travers eux. Ce n’est pas toujours facile, mais on essaye !" Des mots qui touchent Jean-Paul, un habitant de Pepinster qui écoute avec attention Laetitia. L’homme a tout perdu et a dû être hospitalisé à la suite d’une intoxication aux hydrocarbures, mais il sait qu’il peut compter sur celle que tous appellent "Laeti". Elle lui apporte à manger lorsqu’il est seul, le réconforte et pour lui, comme pour beaucoup d’autres, elle a déjà fait bien des kilomètres. "Elle se démène comme un bon diable ! La dernière fois elle est allée nous chercher des meubles jusqu’à Bastogne. On se demande comment elle tient le coup !" explique l’homme ému.

Jean-Paul, habitant sinistré de Pepinster heureux de pouvoir compter sur Laetitia
Jean-Paul, habitant sinistré de Pepinster heureux de pouvoir compter sur Laetitia © Tous droits réservés

2000 euros de moins chaque mois

"Je dois être là ! Je suis née ici, j’ai grandi ici, je connais beaucoup d’entre eux" rétorque la bénévole. Avant les inondations, Laetitia cumulait deux emplois : un en journée, l’autre durant la nuit. Pour aider les habitants de Pepinster, elle a décidé de quitter son job de jour. "Je devais être plus disponible pour eux, donc maintenant je suis là de 10 heures à 19 heures", nous dit-elle. Le soir, Laetitia prend la direction de l’aéroport de Liège où elle est cariste de 21h30 à 3h30 du matin. Un rythme infernal mais qui ne freine pas cette femme de caractère. En abandonnant un de ces emplois, Laetitia perd 2000 euros par mois, pourtant, cela ne l’inquiète pas ! "On a perdu un salaire, mais ce qu’on a gagné humainement, ça n’a pas de prix !" affirme-t-elle.

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Une affaire de famille

Lætitia n’est pas seule dans cette aventure. Elle a embarqué avec elle toute sa famille. Une famille qui la soutient et l’admire et qui vient aussi l’aider. "Elle a toujours été beaucoup vers le social et là vu que c’est notre ville, encore un peu plus. Elle m’impressionne et son courage et sa détermination en impressionne aussi plus d’un" raconte son fils Dylan.

Dylan, le fils de Laetitia qui l’aide dès qu’il peut
Dylan, le fils de Laetitia qui l’aide dès qu’il peut © Tous droits réservés

Un jour, quelqu’un nous le rendra

Depuis la mi-juillet, cette bénévole met sa vie personnelle entre parenthèses, mais elle ne se voit pas faire autrement. Alors que depuis la rentrée scolaire, de nombreux bénévoles ont dû reprendre leur propre quotidien, Laetitia est toujours là et ne compte pas s’arrêter bientôt : "L’armée m’a dit de m’apprêter à rester un an. Eh bien je resterais un an ! Tant qu’ils auront besoin on se sera là et on fera tout ce qu’on peut pour eux. Je me dis qu’un jour, quelqu’un nous le rendra…"

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