Il y a pourtant des beach volleyeuses ou handballeuses que ça ne gêne pas, selon leurs dires. "C’est ce que j’explique dans mon livre sur le sexisme dans le sport, il y a certaines femmes qui ont intériorisé qu’elles devaient montrer leur corps. On les a réduites au rôle de mère ou de séductrice, mais avant d’être une mère, on doit être une séductrice, et elles se conforment à cette image".
Scandaleux et insultant, même pour les hommes
Le hic, c’est qu’on n’entend pas vraiment toutes celles que ça gêne… et qui ne s’engagent pas dans la discipline, tout simplement parce qu’elles savent que ça implique de montrer leur corps. "Cette hypersexualisation de ces sports a quelque chose de scandaleux, et d’insultant même pour les hommes, assène Béatrice Barbusse : est-ce qu’ils sont vraiment incapables d’apprécier des performances sportives hormis si les tenues les émoustillent ? Si on me le demandait, je ne voudrais pas jouer dans cette tenue, et je n’aurais pas envie que ma fille le fasse".
Pour la sociologue, c’est une question d’éducation : il faudrait sensibiliser à ces ségrégations liées au genre dès l’enfance : "Je milite pour qu’il y ait des études et des cours sur ces questions de genre dès le plus jeune âge".
Béatrice Barbusse le reconnaît : dans certains sports, et dans certains pays, il y a eu des progrès : "En athlétisme, par exemple, on n’utilise plus du tout des images sexualisées pour promouvoir ces sports chez nous". Mais ce n’est toujours pas le cas pour les volleyeuses. Où la tenue longue est pourtant désormais admise.. pour raisons religieuses.
"Le débat en ce domaine est délicat : si on veut que dans ces pays-là la place de la femme évolue, le sport peut être un formidable vecteur d’émancipation. Même si elles sont couvertes de haut en bas, ces femmes qui pratiquent un sport dans des pays où on voudrait qu’elles restent chez elles sont transgressives. On pourrait utiliser la manière forte, et boycotter, mais au bout du compte, qu’est-ce qu’il y a de mieux pour ces femmes ?"