La poudre de roche silicatée ou farine de pierre a un énorme potentiel pour éliminer le CO2 de l'air. C'est ce qu'a montré une étude internationale à laquelle l'UAntwerpen a également participé. Cette technique, qui consiste à ajouter de la farine de pierre au sol, permet d'obtenir les meilleurs résultats dans des zones qui étaient auparavant considérées comme inadaptées.
Le "mécanisme abiotique d'élimination du CO2", selon lequel de la farine de roche est répandue sur la surface du sol et réagit ainsi avec le CO2, est connu depuis un certain temps déjà. "Le basalte est une excellente roche pour appliquer cette technique : il se patine relativement vite et contient également des éléments nutritifs pour les plantes", explique Sara Vicca, de l'UAntwerpen. "Ceux-ci peuvent favoriser la croissance des plantes et fournir ainsi un deuxième mécanisme d'élimination du CO2, qui a maintenant été quantifié pour la première fois."
Les nouvelles recherches montrent que le basalte rend les sols appauvris plus fertiles, ce qui permet aux plantes de retenir davantage de CO2. À l'aide d'un modèle numérique, les scientifiques ont simulé l'élimination du dioxyde de carbone par la farine de pierre, tant par le mécanisme abiotique que par la voie biologique.
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"Nous avons constaté que l'élimination du CO2 atteignait 2,5 milliards de tonnes par an, dont environ 50% étaient dus à la réaction de la biosphère (plantes et sol) à l'ajout de farine de roche", explique Ivan Janssens de l'Université d'Anvers. "L'élimination la plus importante de CO2 a été constatée dans des régions qui étaient auparavant considérées comme impropres à de tels ajouts de farine de roche. Le potentiel global d'élimination du CO2 du basalte est donc beaucoup plus important que ce qui avait été suggéré auparavant."
L'étude a également calculé le coût de la technique. Lorsque des avions sont utilisés pour pulvériser la farine de pierre, le coût s'élève à 150 dollars par tonne de CO2 éliminée.
"Cette application de farine de roche devrait être considérée comme une option de premier plan lors de l'adaptation de la gestion des terres dans le but d'atténuer le changement climatique", affirment les chercheurs. "D'autre part, il existe un besoin urgent de données de terrain pour améliorer à la fois la quantification du stockage du CO2 et la détermination des effets secondaires encore inconnus. L'utilisation de la farine de roche dans les écosystèmes dégradés et les projets de boisement pourrait être un domaine potentiel de première application, mais elle nécessite une surveillance attentive pour détecter et remédier à temps aux éventuels effets secondaires négatifs."