Les événements supercontaminateurs
Il peut paraître injuste de lier de telles explosion de cas aux seules discothèques. Mais il est difficile d'expliquer de telles explosions de cas sans envisager l'existence d'événements dit "supercontaminateurs".
Nicolas Dauby, infectiologue, les décrivait comme ceci en juillet dernier: ""Il faut une conjonction de différents facteurs: il y a celui de l’individu, un individu asymptomatique va être à l’origine de la contamination de dizaines d’autres. Pour des raisons liées à son immunité, à sa génétique, il ne présente pas de symptômes. Il faut que ce soit un environnement fermé, avec une grande promiscuité, et il faut qu’il y ait des actes de transmission (comme la parole, le chant, le toucher…). Ce sont donc surtout des événements super-contaminateurs, mais on sait que des individus vont excréter beaucoup de virus et ne pas être malades, et que s’ils sont en contact avec des dizaines de personnes dans des endroits fermés, il y a un risque de super dissémination."
Inutile de dire qu'une soirée en discothèque où justement on se relâche après des mois "d’abstinence", c’est un lieu fermé, beaucoup de promiscuité, des gens obligés de parler fort à cause de la musique, rassemblés pendant une assez longue durée… tous les éléments réunis pour ce type d’événement super-contaminateur.
"Si vous regardez les données des Pays-Bas, il est assez clair que c’est ce milieu des boîtes de nuit qui a alimenté ce taux d’infection, a déclaré Lawrence Young, virologue à la Warwick Medical School à CNBC . Il est clair que l’ouverture, comme ils l’ont fait, en particulier de la vie nocturne, a été un véritable moteur de niveaux massifs d’infection. Ils ont vu une multiplication par huit en une semaine et la plupart concernent les 18-29 ans".