L’édition 2021 de Tomorrowland est bien annulée : les bourgmestres de Boom et Rumst confirment leur refus

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Par RTBF avec agences

La réunion de ce lundi avec le ministre flamand de l’Intérieur Bart Somers (Open Vld), le Premier ministre flamand Jan Jambon (N-VA) et la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) n’aura pas fait changer d’avis les bourgmestres de Boom et Rumst : le festival Tomorrowland ne se tiendra pas sur le territoire de leur commune, comme ils l’avaient déjà annoncé le 18 juin dernier.

Il s’agissait d’une "consultation constructive", mais "le contexte à l’heure actuelle n’est pas de nature à ce que les bourgmestres reviennent sur leur décision", a déclaré le porte-parole de Jambon.

Le 18 juin, les bourgmestres N-VA Jeroen Baert et Jurgen Callaerts disaient avoir consulté des experts du GEMS (Groupe d’Experts de stratégie de crise pour le Covid-19), selon lesquels les risques épidémiologiques seraient très élevés, vu qu’il s’agit d’un événement à dimension internationale, que la couverture vaccinale de la population n’est pas encore complète et que l’impact des variants n’est pas encore clair.

La question n’intéressait pas que les 400.000 fans de musique électronique qui s’y pressent habituellement. Les retombées économiques sont énormes. Le manque à gagner, du coup, l’est aussi.

Tomorrowland en chiffres : bien plus qu’un festival

17 scènes, 1000 artistes : Tomorrowland, c’est le festival des superlatifs, celui de la démesure. Demandez quelques chiffres aux organisateurs et ils vous bombardent d’informations plus ou moins intéressantes. Tenez, si vous mettez bout à bout tous les tubes nécessaires aux échafaudages, vous pouvez aller jusqu’à Moscou ! Mieux, si vous faites une pile de toutes les pizzas ingurgitées lors des festivités, vous atteignez 10 fois la hauteur de la Tour de Pise !

15.000 personnes y travaillent

Plus sérieusement, le festival emploie 140 équivalents temps plein toute l’année, et 15.000 personnes au moment même. Il en faut déjà 500 rien que pour gérer DreamVille, le camping géant qui s’étale sur l’équivalent de 128 terrains de football. Et puis, il y a les équipements techniques, le catering, les décors, les feux d’artifice… La liste est longue.

L’été, les communes de Boom et de Rumst vivent au rythme des beats du festival : les habitants louent leurs champs pour en faire des parkings ou des campings, d’autres surveillent ces parkings, nettoient les rues, certains louent leur maison aux festivaliers via Airbnb, les commerces locaux en profitent aussi.

293 vols de 77 aéroports

L’événement rapporte 1.3 millions d’euros aux caisses de la commune de Boom. Mais l’impact dépasse évidemment largement ses frontières.

Brussels Airlines transporte des hordes de festivaliers en délire qui font déjà la fête à l’aéroport ou dans l’avion. D’après la compagnie aérienne, cela représentait, en 2019 (dernière édition “en présentiel” du festival), 25.290 passagers de 100 nationalités différentes, sur 293 vols provenant de 77 aéroports.

92% de la capacité hôtelière à Bruxelles

Tout ce petit monde ne se contente pas d’aller planter sa tente sur les plaines anversoises. Nombreux sont ceux qui s’arrêtent à Bruxelles, par exemple. Jeroen Ropp, responsable de la communication chez visit.brussels, précise : “Lors du festival, 92% de la capacité hôtelière est occupée via Tomorrowland. C’est énorme. Tomorrowland nous permet de faire 20% de nuitées en plus par rapport à un week-end de juillet normal.”

Retombées économiques : 228 millions d’euros

En temps normal, c’est-à-dire hors Covid, le festival réalise un chiffre d’affaires de 165 millions d’euros. Ses organisateurs ont fait évaluer les retombées économiques en Belgique. Elles s’élèveraient à 228 millions d’euros en tenant compte des revenus directs, indirects et dérivés.


►►►A lire aussi : Tomorrowland : la carte de visite internationale de Bruxelles


Les caisses de l’Etat bénéficieraient de 93 millions d’euros, via la TVA, les impôts sur les sociétés, les impôts sur le revenu des personnes physiques, ou les cotisations ONSS.

Tous ces chiffres permettent d’avoir un aperçu de l’impact économique qu’a cette une annulation (on ne parle pas ici de l’impact écologique, parfois critiqué). D’autant que le Festival a bénéficié cette année d’une aide financière de la région flamande : 1.8 millions d’euros sous forme d’avance remboursable, qui ne devront pas être remboursés (ou en tout cas pas totalement) si l’événement n’a pas lieu à cause de mesures liées au Coronavirus.

Pas de Tomorrowland en 2021: JT 18/06/2021

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