Des tests antigéniques seront-ils bientôt disponibles en pharmacie pour les voyageurs ? Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, interrogé ce matin sur la Première, pense que nous sommes dans la dernière ligne droite pour que cette solution soit praticable.
Les autostests : qu’est-ce que c’est ?
Le test antigénique rapide est réalisé par un professionnel de la santé. Il s’agit d’un test nasopharyngé réalisé avec un écouvillon plus long que pour un autotest et qui permet de détecter la positivité d’une personne au Covid-19 dans la demi-heure. Dans ce cas-ci, les pharmaciens seraient formés pour réaliser ces tests.
Alain Chaspierre, porte-parole de l’APB, l’association pharmaceutique belge confirme que les voyageurs pourraient obtenir des tests antigéniques rapides dans les pharmacies. Mais il précise : "Il faut que les pharmaciens soient formés et qu’ils aient une pièce séparée pour pouvoir faire le test de la meilleure manière possible. Nous avons fait cette proposition au gouvernement dès avril 2020 et un projet pilote fonctionne depuis plusieurs mois dans huit pharmacies avec des pharmaciens formés. Le projet pilote a donné d’excellents résultats avec des taux de positivité plus importants que dans les centres de test."
Une enquête est en cours auprès des pharmaciens, actuellement, pour étudier la praticabilité de ces tests de manière efficace.
Grogne à l’Absym à propos des tests antigéniques, l’APB réplique
Du côté de l’Absym, le syndicat des médecins, c’est la levée de boucliers. Selon lui, un pharmacien n’a pas les compétences requises pour prendre en charge un problème de santé dans la globalité de la santé du patient. Le suivi d’une maladie chronique ne peut s’envisager que dans sa relation avec les autres problèmes de santé. Ceci ne nécessite pas une compétence mais une expertise que seul le médecin peut garantir au patient.
Confier cette responsabilité au pharmacien lui donnera l’illusion d’une prise en charge de qualité. Le risque de complications potentiellement graves voire mortelles est réel car des problèmes de santé échapperont au diagnostic ou leur prise en charge globale sera contournée.
Le pharmacien ne constitue en rien une avant-première ligne de soins. Il a bien d’autres missions capitales à assurer en complémentarité avec le médecin, tant dans le domaine de la prévention primaire que dans le domaine de la surveillance des effets indésirables des médicaments.
Alain Chaspierre rétorque : "Il ne faut pas voir les choses de cette manière. Nous sommes complémentaires. Nous ne volons pas des patients aux médecins car il s’agit de personnes qui n’ont pas de médecins traitants, la plupart du temps, quand ils s’adressent à nous."