Des générations de noctambules liégeois ont fréquenté ce bistrot, l’un des rares endroits de l’agglomération à restaurer ses clients vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Mais la crise sanitaire n’a pas épargné la société Brasilia, dont la faillite a été prononcée à la fin mars. Plusieurs candidats repreneurs se sont manifestés. Mais tout est bloqué.
Le problème, c’est la valeur du fonds de commerce. Elle est suspendue à une décision du juge de paix du deuxième canton. Il est saisi d’un litige locatif. La société Brasilia est en effet sous-sous-locataire des lieux. Les curateurs, pour tenter de rembourser les créanciers, veulent céder l’enseigne, la clientèle, et le bail qui court encore sur neuf ans. Mais c’est précisément ce qui est contesté.
Le contrat actuel arrive à échéance en septembre, mais il a été renouvelé dès juin de l’année dernière. Valablement ? C’est toute la question, et la réponse dépend de clauses très techniques de droit des affaires. Si c’est n on, alors le rachat du seul nom Brasilia, en quelque sorte hors sol, sans son adresse mythique, risque de ne plus intéresser grand monde. Le groupe InBev, apparemment, trouve là l’occasion de remettre la main sur l’établissement, sans que ses motivations n’apparaissent très clairement à ce stade.
L’affaire a été plaidée ce mercredi. La décision est attendue endéans le mois.