Dans le petit monde des contes de fées qui ont bercé notre enfance, Blanche Neige occupe une place importante. Et les nombreuses réactions suscitées par un article rédigé à quatre mains par deux journalistes américaines, massivement relayé par les médias francophones, en sont une preuve.
Mais face à cette histoire, fondée sur une compréhension parcellaire de la position initiale des autrices, nous vous proposons une remise en contexte. Retour donc sur ce conte et sur le débat qu’il a créé en ce mois de mai 2021.
De la critique d’attraction à la polémique
Pour retrouver l’origine de la polémique, pas la peine de remonter à "fort fort lointain", ou de se rendre "dans un pays imaginaire". C’est le 1er mai dernier que l’article, qui a depuis été cité dans de nombreux articles de presse francophone, paraît sur le site du San Francisco Gate. Julie Tremaine et Katie Down, qui signent le papier, racontent comment elles ont vécu la réouverture du Disneyland californien.
Nouvelles attractions et modifications sur les attractions qui faisaient déjà rêver petits et grands, les nouveautés sont à la hauteur de l’événement. Parmi elles : l’attraction dédiée à Blanche Neige, dont le film est sorti en 1938, qui s’offre une nouvelle jeunesse. L’article raconte, entre autres, que des modifications ont été apportées notamment sur l’aspect visuel et audio de l’attraction. Parmi les illustrations qui ornent les lieux, il y a cette scène où le prince embrasse Blanche Neige endormie.
Elles remettent en cause, non pas le bien-fondé de la scène dans le film de 1938, mais l’ajout de la scène dans l’attraction de 2021. D’autant que depuis #MeToo, les prises de position du géant du divertissement ont toujours été en faveur d’un "lissage" de ses contenus avec notamment l’apparition de messages indiquant des personnages ou visions "problématiques" dans certains de ses plus vieux films mais aussi plus récemment en rendant certains contenus inaccessibles aux profils de moins de 7 ans.
De ce contexte, on comprend que l’article n’est ni une critique du film, ni du conte. Il questionne plutôt l’incohérence d’une forme de réactualisation de la scène problématique en 2021, alors que l’entreprise a déjà pris position en défaveur de ces images, certes acceptables à l’époque où les films ont été produits, mais plus dans la société contemporaine. Et la conclusion appuie une fois de plus en ce sens : "Pourtant, avec les lumières scintillantes tout autour et les effets spéciaux magnifiques, cette scène finale est magnifiquement exécutée – tant que vous la regardez comme un conte de fées, pas une leçon de vie."