Evénements-tests: "On sait que des gens attraperont le virus, on veut évaluer le risque"

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Par P.V. avec A.D. et S.H.

Le feu vert a été donné à la Culture pour organiser des événements-tests en Wallonie et à Bruxelles, comme cela a déjà été fait en Espagne ou en Allemagne, afin d’envisager une réouverture du secteur culturel cet été, malgré la pandémie de coronavirus. Mais des questions restaient en suspens : quels festivals pourront bénéficier de ces expériences ? Quels en seront les formats ?

Depuis ce mercredi, on connaît le nom de la société qui dirigera ces tests : il s’agit de DNAlytics, un laboratoire de recherche en biostatistique basé à Louvain-la-Neuve.

Cette entreprise a été sélectionnée après un appel d’offres, afin d’organiser la tenue de ces événements, qui seront au nombre de six, un dans chaque province wallonne et un dans la région Bruxelles-Capitale. L’idée est simple : créer deux groupes de personnes, dont l’un participera aux événements et l’autre pas. Comme pour les expériences menées dans d’autres pays, tous les participants seront testés avant et après l’événement. "On s’attend à ce qu’il y ait des gens qui attrapent le virus dans les deux groupes, explique Thibault Helleputte, le directeur général de DNAlytics. La question c’est de savoir si fréquenter ces événements ou avoir une vie telle qu’elle est pour le reste de la population, est un facteur de risque important ou pas."


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Ces listes de personnes sont faites sur la base du volontariat. "L’idée c’est que des citoyens puissent s’inscrire à ces différents événements culturels, nous fournissent une série d’informations qui nous permettent de bien les caractériser", précise Thibault Helleputte. Parmi ces caractéristiques : l’âge, la taille et le poids, ou encore la présence de comorbidités ou de symptômes. En coopération avec la société DNAlytics, c’est l’Université de Liège qui s’occupera du testing. Sur le volet épidémiologique, l’ULB et l’UCL seront consultées.

Nul doute qu’il y aura des volontaires. Mais comment participer ? "Il y aura des éléments de communication vers la population dans différents médias", affirme Thibault Helleputte. Certains s’inscriront, se feront tester… pour au final faire partie du groupe "témoin", celui qui ne profitera pas d’un spectacle culturel dont nous sommes tous privés depuis plus d’un an. Le directeur général de DNAlytics compte sur la bonne volonté des gens : "Tout le monde a envie de voir le secteur culturel redémarrer. Même si quelqu’un est retenu pour le groupe contrôle, la motivation de porter ce projet et de voir le secteur redémarrer doit être une motivation suffisante pour certaines personnes." Des lots de consolation pourraient être mis en place par les organisateurs, comme des bons pour des places lorsque le secteur rouvrira.

L’idée n’est pas d’entasser des centaines de personnes sans masque

Pour le moment, la liste des événements concernés n’est pas encore connue. "Il y aura des événements différents, en extérieur et en intérieur, avec des nombres de personnes variables, mais au total, on parle de plusieurs milliers de personnes", note Thibault Hellepute. Des précautions seront bien sûr prises : "L’idée n’est pas d’entasser des centaines de personnes sans masque, prévient le directeur général. On demandera probablement aux personnes qui présentent des symptômes à l’entrée de ne pas participer."


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Le projet pourrait débuter dès le 26 avril, même si le directeur de DNAlytics ne veut pas "donner de date". Le temps presse : les organisateurs espèrent un retour des festivals cet été. "Le calendrier du projet va être serré, l’objectif est de remettre un rapport avant l’été", confirme Thibault Helleputte, qui rappelle que "les décisions qui seront prises ensuite ne seront pas de notre ressort."

Si certains organisateurs reprochaient aux autorités belges d’avoir pris du retard, d’autres se réjouissent aujourd’hui, comme Charles Gardier, député MR et directeur des Francofolies de Spa. Il compte bien organiser le fameux concert du groupe Ykons, dont la date n’est pas encore confirmée. "On a pris les devants, on a déjà 700 personnes qui ont marqué leur intérêt à travers une préreservation, affirme le directeur. On est prêts, on attend juste le "go" du Comité de concertation, puisque la FWB s’est tenue prête également." Un comité qui se tiendra vendredi, avec un accent mis sur la culture justement.

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