Crispation prévisible dans le monde de l’HoReCa après l’écart important entre les effets d’annonce et les décisions prises lors du Comité de concertation de ce mercredi, à savoir reporter une fois encore la date d’ouverture des cafés, bars et restaurants au-delà du 1er mai. Seul, l’espoir d’une diminution drastique du nombre d’hospitalisations en soins intensifs, moins de 500 lits, permettrait d’espérer une accélération du calendrier de reprise dans l’HoReCa et dans les salles de spectacle.
Pour certains tenanciers et restaurateurs, attendre encore c’est disparaître
L’unique perspective concrète annoncée jusqu’ici est l’ouverture des terrasses au-delà du 8 mai. Mais cela est jugé insuffisant par la plupart des tenanciers de l’HoReCa car la météo en Belgique n’a rien à voir avec la situation espagnole ou italienne. Comment organiser concrètement la tenue d’un restaurant en plein air avec un temps aussi variable qu’en Belgique ? Faute de locaux intérieurs disponibles faudra-t-il, si la pluie se pointe, inviter les gens à rentrer chez eux sans payer ? C’est difficile à envisager et financièrement intenable. Pourtant aujourd’hui le carnet de commandes de beaucoup de restaurants est rempli parce qu’il y a quelques semaines les décideurs publics promettaient une reprise de l’HoReCa le 1er mai, dès ce moment-là des réservations ont été acceptées, il faudra donc annuler ou comme certains en ont marqué l’intention désobéir.
Les appels à la désobéissance civile se multiplient
Sur le terrain, de plus en plus de gestionnaires actifs dans l’HoReCa semblent déterminer à braver les interdits sanitaires. Jonathan Servais est restaurateur à Liège pour lui c’est la déception une fois de plus : "Je pense que cela fait longtemps qu’on n’attend plus rien de ce comité de concertation qui nous mène en bateau depuis des mois. Aujourd’hui on a décidé de décider nous-même, on rouvrira le 1er mai". Un point de vue tranché mais qui est loin d’être isolé dans un secteur dans lequel de nombreux commerçants ne tiennent plus que grâce à des réserves qui s’amenuisent et à la solidarité, car les aides publiques ne permettent pas de faire face à l’ensemble des charges qui pèsent sur eux. Du coté des pouvoirs locaux, certains n’hésitent plus à dire que la police aura bien d’autres choses à faire que de s’occuper de l’HoReCa…
Le 1er mai s’annonce chaud pour la sécurité publique
Jusqu’ici les fêtes du 1er mai s’annonçaient plutôt bon enfant. Concerts et défilés traditionnels des mouvements syndicaux pour la fête des travailleurs, coté socialiste, fête "du travail" coté libéral. Mais cette année, cette date symbolique de conquête sociale pourrait être celle choisie par les indépendants de l’HoReCa pour braver l’interdit sanitaire. Avec aussi d’autres acteurs oubliés des Codeco, à savoir le monde culturel du spectacle et du divertissement. La ministre de l’Intérieur, Anelies Verlinden est également sollicitée pour encadrer la "BOUM 2", un nouveau rassemblement au Bois de la Cambre. Ses organisateurs affirment attendre une autre réponse que l’envoi des arroseuses et la police à cheval.