Bruxelles: Alice on the Roof en concert dans un centre bruxellois pour femmes sans-abri

Bruxelles: Alice on the roof

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Par Marc OSCHINSKY

De la musique s'échappe de la petite terrasse de ce centre pour femmes sans-abri du centre-ville de Bruxelles. C'est Alice On the Roof derrière son synthétiseur qui régale. Elle est l'invitée du Samusocial qui gère ce centre. Ce qui donne du sens à cette journée du 8 mars, pour l'artiste: " Les femmes que j'ai rencontrées aujourd'hui, ce sont des femmes qui forcent l'admiration parce qu'elles ont fait preuve de courage pour sortir d'un quotidien qui est juste infernal, elles ont vécu l'impensable. De pouvoir leur offrir de la musique et de légèreté, pour moi, ça fait sens".  

Je n'avais nulle part où aller 

Et il est vrai que les parcours de ces femmes sont souvent tortueux. Deux centres du Samusocial sont dédiés aux femmes, 150 places en tout: "On a des personnes en situation migratoire, des sans-papiers ou des personnes qui sont là pour faire une demande d'asile", détaille Blandine Druart, coordinatrice du centre d'accueil. "D'autres sont ici pour se faire soigner en Belgique puis repartiront dans leur pays. Des personnes sont aussi mises à l'abri parce qu'elles sont en danger, dans leur sphère familiale, ou dans leur sphère conjugale". Les femmes sans abri aidées par le Samusocial le deviennent souvent car elle fuient une situation d’insécurité (conjoint violent, réseau de prostitution ou de traite des êtres humains).

Diana, 20 ans, est l'une des pensionnaires. Elle a quitté la maison familiale et s'est réfugiée dans ce centre: " Je n'avais nulle part où aller.  Il y avait beaucoup de conflits dans ma famille, souvent j'avais des idées noires, je me mutilais, je n'étais pas bien dans ma peau. Je suis partie sans savoir où aller et on m'a réorienté ici", raconte-t-elle. 

Un temps de répit et de repos pour se reconstruire 

Ce centre exclusivement réservé aux femmes, c'est la crise sanitaire qui l'a permis. "Le covid nous a permis d'avoir une approche différente. On accueille les femmes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il y a eu un effort des autorités pour permettre l'ouverture de ces centres", explique Fabienne de Leval, directrice opérationnelle du Samusocial. "On y réserve un accueil plus sécurisé pour des femmes parfois victimes de violences. Ici, elles peuvent prendre un temps de repos, un temps de répit et se reconstruire en tant que femmes. Cela permet une reconstruction plus facile. Dans les centres mixtes, parfois c'est plus compliqué. L'approche n'est pas la même et il est possible d'y croiser des hommes auteurs de violences".

Le nombre de femmes seules accueillies a doublé en un peu plus de 10 ans 

Fin mai, ce centre fermera ses portes. Et après? "60% des femmes que l'on accueille sont sans-papiers. Et pour elles, il n'y a pas d'alternatives. La seule chose à laquelle elles peuvent prétendre, c'est l'aide médicale urgente. Pour le reste, il n'y a pas d'accès dans tous les autres réseaux d'insertion, comme les maisons d'accueil. Pour ces femmes, il n'y a pas de solution", constate Fabienne de Leval. 

Selon le Samusocial, le nombre de femmes seules accueillies entre 2007 et 2020 a presque doublé passant de 583 à 931 femmes. 

 

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