Il y a 14.000 ans, les hommes de nos régions utilisaient les os d'oiseaux à des fins symboliques

Homme préhistorique : un rapport particulier avec les oiseaux

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Par Arnaud Pilet

Des traces laissées il y a plus de 14.000 ans des chasseurs-cueilleurs de la vallée de la Lesse en province de Namur nous aident à comprendre leurs habitudes alimentaires mais aussi la valeur symbolique de certains objets bien avant l’invention de l’écriture ou la naissance des religions.

Ils ne datent pas d’hier. Ils n’ont d’ailleurs pas été récoltés hier. Par contre leur étude est beaucoup plus récente. Des os entiers ou des fragments sont passés sous l’œil attentif de Quentin Goffette, chercheur à l’institut royal des sciences naturelles de Bruxelles. Des fragments d’oiseaux collectés parmi d’autres en 1865 par le géologue Edouard Dupont dans la grotte du Trou de Chaleux : "Il s’agissait en fait d’un camp de base de chasseurs-cueilleurs, peu avant la sédentarisation, il y a plus de 14.000 ans, explique le géologue Stéphane Pirson de l’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP). On a retrouvé des milliers d’artéfacts, des os, des vestiges de leur nourriture mais aussi des objets de parements comme des coquillages ou des pierres percés".

Des outils mais bien plus parfois

Parmi ces traces, Quentin Goffette s’est penché sur les os d’oiseaux qu’il a comparés avec les squelettes des immenses collections de l’institut royal des sciences naturelles de Belgique. Retrouver l’espèce consommée "comme le poulet de l’époque" quand on trouve une correspondance avec des lagopèdes ou des restes d’espèces aujourd’hui disparues de nos contrées à la fin de la dernière ère glaciaire comme le Harfang de neiges installé plus au nord aujourd’hui. Mais certaines traces indiquent aussi leur utilisation en tant qu’outils : "Les oiseaux faisaient partie de leur régime alimentaire mais on a aussi trouvé des os polis qui servaient d’ornements portés mais pas utilisés de façon pragmatique. Donc là on a aussi une signification qui est plus symbolique. L’Homo sapiens, l’homme moderne était finalement comme nous et donc tout à fait capable de raisonnements plus abstraits et de comportements symboliques et on en a ici la preuve à Chaleux".

La prudence scientifique ne permet évidemment pas de parler de comportement religieux mais nous rapproche un peu plus des hommes qui fréquentaient déjà nos contrées il y a très longtemps.

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