Sus aux idées reçues: "Une bière de femme, ça n'existe pas !"

Paula est brésilienne. Valéry est bruxellois. C’est à San Paulo, au Brésil, qu’ils se sont rencontrés. La jeune femme a fait des études de marketing mais elle nourrit une passion pour bière depuis très longtemps. C’est d’ailleurs ce qui les a réunis.

Il y a deux ans, de retour en Belgique, le couple décide de concrétiser son rêve. Rapidement, il trouve un entrepôt à louer dans le centre de Marche… Rue des brasseurs. "C’était un signe" sourit Valéry De Breucker. La brasserie Atrium voit le jour.

"Souvent, dans les salons brassicoles, on s’adresse d’abord à moi", s’étonne en Valéry. "Les gens considèrent a priori qu’elle n’est que la femme du brasseur, alors que c’est un partenariat 50-50."

C'est très fatigant de devoir toujours prouver qu’on est aussi compétente qu’un homme", regrette Paula Younes. Pour son mari, il reste un gros travail d’éducation pour casser l’argument marketing qui veut que, seuls les hommes, savent pourquoi : "C’est vrai qu’il y a encore beaucoup de préjugés par rapport aux femmes qui travaillent dans la bière mais aussi par rapport aux femmes qui boivent de la bière."

Depuis très longtemps, la société a classé les bières en deux catégories : les bières d’homme : fortes, brunes et amères. Et les bières dites "de femme": légères, fruitées voire carrément sucrées. "Une bière de femme, ça n’existe pas", précise d’emblée la brasseuse brésilienne.

"Quand vous allez au restaurant, les hommes et les femmes ont les mêmes menus. Ils aiment parfois les mêmes choses, les mêmes saveurs. C’est pareil avec la bière" revendique Paula.

À l’occasion de la journée internationale de la femme, la brasseuse va commercialiser La Brava, une bière noire IPA qui culmine tout de même à 8°. Autant dire qu’on est à mille lieues d’une kriek. Pourtant, Paula Younes est absolument convaincue que les femmes l’aimeront, autant que les hommes !