Liège

Verviers : les partis politiques peuvent-ils sortir de la crise ? Ce samedi le Cartel et Ecolo revoient le socialiste Aydin

Verviers : les partis politiques peuvent-ils sortir de la crise ? Ce samedi le Cartel et Ecolo revoient le socialiste Aydin

© RTBF - François Braibant

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Par François Braibant

Le Cartel, Ecolo et le PS vont-ils arriver à conclure un accord pour gouverner Verviers ? Et s’ils y arrivent, qui sera bourgmestre ? Hasan Aydin ou Malik Ben Achour ? Des deux socialistes, lequel convaincra les autres partis de se ranger sous sa bannière ?

Ce samedi matin, le Cartel (MR + Nouveau Verviers + CDH) et Ecolo rencontrent Hasan Aydin. Auront-ils accepté l’une de ses quatre formules de majorité ? Ecolo définit sa position ce vendredi soir. Depuis le début, Ecolo semble privilégier la piste Hasan Aydin qui éviterait de rééditer l'épisode d'une motion non-conforme et de ses suites et incertitudes juridiques dont les verts ne veulent à aucun prix. Ce souci existe aussi chez les partis membres du Cartel, qui ont discuté plus tôt dans la semaine, parti par parti. La quadruple proposition Aydin n’a pas emporté de réel enthousiasme chez les libéraux, nouveaux verviétois et centristes. Est-ce à dire que le Cartel viendra ce samedi apporter à Hasan Aydin un non net et franc ? 

Deux documents

La quadruple proposition d’Hasan Aydin, la voici :

Verviers : les partis politiques peuvent-ils sortir de la crise ? Ce samedi le Cartel et Ecolo revoient Aydin
Verviers : les partis politiques peuvent-ils sortir de la crise ? Ce samedi le Cartel et Ecolo revoient Aydin
Verviers : les partis politiques peuvent-ils sortir de la crise ? Ce samedi le Cartel et Ecolo revoient Aydin

La veille, le Cartel avait émis ses propres propositions :

Verviers : les partis politiques peuvent-ils sortir de la crise ? Ce samedi le Cartel et Ecolo revoient le socialiste Aydin



 

Mathématiques et vieilles rancœurs

On le voit, Hasan Aydin tente de convaincre tout le monde de l’accepter comme bourgmestre. Le Cartel, dans les chiffres, semble privilégier l’option Malik Ben Achour. Dans l’option Aydin bourgmestre, le Cartel accorde trois sièges au PS, alors que dans une alliance Ben Achour, il lui en en concède quatre. Pour les libéraux comme pour les Nouveaux Verviétois, il est compliqué d’accepter Hasan Aydin comme bourgmestre. Il y a un passif. C’est contre lui qu’ils avaient voté la motion au départ de la crise, motion motivée par l’attitude jugée trop dure d’Hasan Aydin envers les autres membres du collège. Notez qu’au sein du Cartel les positions ne sont pas unanimes. Hasan Aydin conserve une bonne image auprès de conseillers CDH. Le libéral Breuwer n’apprécie pas que Malik Ben Achour souhaite le priver de l’aménagement du territoire.

Selon les confidences recueillies par la RTBF, aucune des propositions d’Hasan Aydin ne va être acceptée telle quelle par le Cartel. Les coalisés semblent plutôt les considérer comme des positions de négociation, donc "améliorables". Ceci risque d’exacerber les tensions au sein du PS. C’est une partie de poker menteur qui se joue. En prétendant retirer l’aménagement du territoire à Freddy Breuwer, Malik Ben Achour divise les libéraux. En accordant quatre sièges au PS si Ben Achour est bourgmestre, mais seulement trois si c’est Aydin, le Cartel monte les socialistes les uns contre les autres, au point, pour continuer la métaphore des jeux de cartes, de leur refiler le valet noir de la responsabilité d’une crise continuée.

A l’issue de la réunion de ce samedi, Hasan Aydin devra faire rapport au président de l’Union Socialiste Communale. Cette rencontre est prévue dimanche. C’est là que le jeu pourrait encore se corser. Que se passera-t-il si le négociateur revient avec un constat d’échec ? Sa mission risque de s’arrêter net au profit de Malik Ben Achour. Le sort du PS verviétois dépendra alors de l’attitude d’Hasan Aydin. S’il se sent désavoué, il pourrait décider de siéger comme indépendant. S’il le fait, d’autres risquent-ils de le suivre ? Saïd Naji ? Anass Galas ? Chimaine Nangi ? Antoine Lukoki ? Les socialistes ne sont plus que dix au conseil communal depuis le départ du groupe Targnion. Or ils doivent être sept pour conclure un nouveau pacte de majorité. Si un Hasan Aydin fâché arrivait à emmener trois conseillers avec lui, il pourrait bloquer le jeu.

L’impression est qu’en huit mois de crise à Verviers, on n’a pas avancé d’un cran. Il n’y a toujours pas de budget pour l’année. Le chantier du centre-ville pourrait en subir les conséquences. Les divisions au sein des partis et les clivages entre personnalités sont tels que renverser une bourgmestre qui ne garde que deux partisans et conclure un nouveau pacte de majorité semble devenu aussi compliqué que constituer un gouvernement fédéral.

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