Un virage dans les relations entre l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis s'annonce-t-il dans les semaines qui viennent? Les défenseurs des Droits humains ont en tous cas reçu des signaux en ce sens venant de la Maison blanche. C'est à travers le dossier Khashoggi que la nouvelle devrait se matérialiser ces jours-ci. Et même si le président américain n'en n'a pas encore touché un mot lors de son premier entretien téléphonique avec le roi Salmane d'Arabie saoudite, les autorités américaines s'apprêtent à dévoiler un rapport potentiellement explosif sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui devrait mettre en cause le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, dit MBS, malgré les dénégations du royaume.
Jeudi, lors de cette première prise de contact depuis son investiture, Joe Biden a rappelé le "partenariat de longue date" entre les deux pays alliés. Mais il a aussi "souligné l'importance que les Etats-Unis placent dans les droits humains universels et dans l'Etat de droit", a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué, en évoquant la libération récente de plusieurs militants américano-saoudiens, mais aussi de Loujain Al-Hathloul, défenseuse des droits des femmes en Arabie.
Rapprochements et ruptures
Joe Biden a évoqué "l'engagement des Etats-Unis à aider l'Arabie saoudite à défendre son territoire face aux attaques de groupes pro-Iran". Le roi l'en a "remercié", selon l'agence de presse officielle saoudienne SPA, qui a aussi noté que Joe Biden s'était engagé à ce que Téhéran ne soit "jamais autorisé à posséder l'arme nucléaire".
Les deux dirigeants ont aussi discuté des efforts américains pour mettre fin à la guerre au Yémen, où Joe Biden a stoppé le soutien de Washington à la coalition militaire dirigée par Ryad.