A deux jours d'un Codeco très attendu en termes d'assouplissement, quelle est encore l'adhésion des Belges aux mesures de restriction? Le monde politique prendra-t-il davantage en compte l’impact psychosocial de la pandémie, comme l'y invite le Conseil Supérieur de la Santé? Quelle réponse à l'"épuisement pandémique" qui sévit chez les plus jeunes? Pour en parler, sur le plateau de CQFD: Marie Hechtermans, généraliste et secrétaire adjointe du Groupement Belge des Omnipraticiens (GBO), Vincent Yzerbyt, professeur de psychologie sociale à l'UCLouvain et Marie Delhaye, cheffe du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Erasme.
Qui respecte encore la bulle d'un contact rapproché?
C'est une question à laquelle tente de répondre un sondage réalisé à grand échelle et depuis plusieurs mois par l'Université de Gand en association avec l'UCLouvain et l'ULB pour la partie francophone du pays. Ce "baromètre de la motivation" donne des photographies régulières de la situation. Et depuis fin j'anvier, l'adhésion aux règles tend à diminuer... Encore plus depuis deux semaines, concernant le respect de la bulle d'un seul contact rapproché, bien qu'une majorité de Belges la respectent encore, selon ce baromètre.
"Il y a une forte proportion à respecter les règles", observe Vincent Yzerbyt, "en réalité, près de 43% des Belges ont moins de 2 contacts et 83% moins de 3, ce qui est impressionnant étant donné la difficulté actuelle de se motiver pour suivre les règles".
La réouverture des salons de coiffures, un point d'inflexion
Mais l'adhésion des Belges est clairement en perte de vitesse. Plusieurs éléments l'expliquent, selon le professeur: "il y a eu un point d'inflexion majeur au moment de la conférence de presse du Codéco annonçant la réouverture des salons de coiffure. Il y a eu une difficulté à comprendre le bien-fondé de cette mesure par rapport à d'autres. Et depuis, un certain nombre de discours discordants semblent rendre la tâche plus compliquée pour la population".
Dans ce cadre, les propos tenus par Jean-Marc Nollet dans Matin Première ce mercredi n'aident pas, convient Vincent Yzerbyt: "montrer dans les médias des gens qui ne respectent pas les règles ou inciter à ne pas les respecter peut avoir un effet qui se marque rapidement dans les tendances".
La majorité de mes patients me disent respecter les règles
"Les gens se posent beaucoup de questions", observe Marie Hechtermans en consultations, "mais une grande majorité de mes patients semblent être extrêmement consciencieux et très résilients, et font de gros efforts, même parmi les très jeunes".
"La majorité de mes patients me disent respecter les règles. C'est vraiment quelque chose que j'aimerais saluer chez les gens: ce courage, cette solidarité, cette capacité de résilience dans la population. Moi ça fait un an que ça m'impressionne", poursuit la secrétaire adjointe du Groupement Belge des Omnipraticiens