Le Cherokee, légendaire 4x4 de Jeep presque quinquagénaire, pourrait bien devoir changer de nom, le chef de la tribu amérindienne éponyme estiment que le temps est venu pour les entreprises et équipes sportives aux Etats-Unis de cesser d’utiliser leur nom.
Le chef de la tribu, Chuck Hoskin Jr, a fait savoir au groupe qu’il ne tolérait pas l’usage de "Cherokee" par leur entreprise, a confirmé lundi à l’AFP une porte-parole de cette tribu.
Il l’a fait savoir à la maison mère de Jeep, le groupe Stellantis, issu de la fusion entre les groupes français PSA et italo-américain Fiat Chrysler, par visioconférence le 29 janvier. Le constructeur automobile n'a pas encore réagit.
"Je pense que le moment est venu, dans ce pays, pour les entreprises et équipes sportives, de retirer les noms, images, et mascottes amérindiens de leurs produits, maillots et équipes", avait justifié le chef des Cherokees dans une déclaration transmise le 14 janvier au magazine américain Car and Driver, qui l’avait sollicité.
La meilleure façon de nous honorer est d’en apprendre davantage sur notre gouvernement, notre rôle dans ce pays, notre histoire, notre culture et notre langue
Jeep a lancé ce 4x4 en 1974, et plusieurs modèles se sont succédé depuis. "La meilleure façon de nous honorer est d’en apprendre davantage sur notre gouvernement, notre rôle dans ce pays, notre histoire, notre culture et notre langue et d’avoir un dialogue constructif avec les tribus reconnues par le gouvernement fédéral sur l’appropriation culturelle", avait encore souligné Chuck Hoskin Jr.
Pas une première
Ce combat des tribus amérindiennes a pris de l’ampleur ces dernières années. Récemment, l’équipe de football américain de Washington et celle de baseball de Cleveland ont cédé sous la pression populaire. Elles ont décidé d’abandonner leurs noms empruntés à des tribus amérindiennes, respectivement les Redskins, et les Indians.
Des noms à connotation raciste selon les descendants amérindiens mais aussi d’une grande partie de l’opinion publique américaine. Le propriétaire de l’équipe des Redskins (aujourd’hui, Washington Football Team), Dan Snyder, estimait pourtant qu’il s’agissait plutôt d’un hommage aux Indiens d’Amérique.
Plusieurs responsables ou militants de la cause amérindienne, ont salué cette décision. Ils dénonçaient depuis des décennies le nom et le logo de l’équipe de Washington, un Amérindien de profil flanqué de deux plumes, considérés comme une "insulte raciste" par les organisations autochtones.