La Commission européenne n’a été informée que ce jeudi soir de l’intention du gouvernement belge de prolonger du 1er mars au 1er avril l’interdiction de voyages non-essentiels, une mesure qui suscite chez elle "une certaine inquiétude", a indiqué vendredi un porte-parole de l’exécutif européen.
Une interdiction pas conforme aux recommandations européennes
"Cette annonce nous inquiète parce que nous aimerions que les Etats membres appliquent plus strictement les recommandations qu’ils ont eux-mêmes adoptées. L’idéal serait que des mesures soient prises pour décourager fortement les déplacements non-essentiels de ou vers les zones rouges plutôt que de les interdire et, que ce soit proportionné. Des contacts ont été pris avec les autorités belges pour voir si ce n’est pas possible d’éviter cette interdiction", a expliqué à la RTBF le commissaire européen à la Justice Didier Reynders.
Peu après l’inquiétude exprimée par la Commission européenne, le cabinet du Premier ministre Alexander De Croo a tenu a rappelé que le maintien ou non des différentes règles prolongées vendredi dernier jusqu’au 1er avril sera décidé à l’issue d’une nouvelle évaluation au Comité de concertation du 26 février prochain.
D’autres États membres ayant limité la liberté de circulation dans l’UE font aussi l’objet de vérifications.
L’Europe appelle à plus de coordination
La Commission européenne a lancé ce vendredi un nouvel appel à la coordination entre États membres dans la gestion de la pandémie. Elle presse les capitales d’éviter les fermetures de frontières ou les interdictions générales de voyager. Elle mettra le sujet à l’ordre du jour du prochain Conseil Affaires générales.
Le contrôle des frontières reste une prérogative des États membres. Mais ces derniers doivent se conformer au code frontières Schengen (SBC). Et à cet égard, la Belgique pourrait devoir jongler avec les notifications requises par la Commission pour la réintroduction de contrôles.