Hainaut

Des batteries de voitures électriques bientôt recyclées pour stocker de l'électricité ?

Une batterie neuve est déjà installée au pied de l'incinérateur. L'ambition est de pouvoir développer la même technologie avec d'anciennes batteries de voitures électriques.

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Par Denis Vanderbrugge

Le marché de l’automobile évolue de plus en plus vers l’électrique. Et une question se pose : comment recycler les batteries en fin de vie ? Une jeune start-up bruxelloise propose une solution. Elle tente de convertir les vieilles batteries de voitures électriques en unités de stockage d’électricité.

Octave, c’est le nom de cette start-up, travaille sur un projet pilote à Thumaide, près de Tournai. Sur le site de l’incinérateur de l’intercommunale Ipalle qui alimente plus de 60 mille ménages en électricité, elle a installé un système de stockage avec une batterie neuve. "Mais l’objectif est d’en créer un deuxième identique avec une batterie recyclée d’ici la fin de l’année", nous glisse Maxime Snick, le cofondateur d’Octave.

Donner une deuxième vie aux batteries de voiture électrique en fin de vie, c’est l’enjeu de ces prochaines années. Des vieilles batteries qu’il ne faut pas voir comme un déchet, nous dit le cofondateur d’Octave. "Même si elles ne sont plus utilisables pour une voiture, elles peuvent encore servir pour du stockage, reprend M. Snick. Tout simplement parce que le stockage d’électricité a des exigences moins strictes que pour la mobilité électrique. Il n’y a pas de contraintes au niveau du poids et de l’espace. Mettre ces batteries dans une armoire ou un conteneur permet aussi de contrôler leur température."

Un intérêt économique pour Ipalle

Le volet recyclage proposé par Octave a séduit Ipalle, l’intercommunale de gestion des déchets en Wallonie picarde. Mais stocker de l’électricité produite par l’incinérateur de Thumaide a aussi un intérêt économique pour l’intercommunale. "Nous facturons notre électricité à un prix qui change tous les quarts d’heure, explique Alain Lefevre, directeur des pôles techniques d’Ipalle. Par exemple, le matin quand tout le monde se lève, il faut beaucoup d’énergie et les prix sont donc plus intéressants. Mais il y a des moments dans la journée où le prix de vente est moins important. Avec une batterie, on pourrait envisager de stocker l’énergie produite à ce moment-là, pour l’injecter dans le réseau quand la demande est là."

Autre point positif pour Ipalle : "Vu que nous sommes sur les grands réseaux, nous devons estimer nos productions du lendemain. Et le prix de l’électricité varie selon qu’on soit en sous-production ou sur production. Les algorithmes mis en place par Octave nous permettent ainsi d’optimiser le stockage d’électricité."

Pour l’instant, le stockage se fait sur une infime partie de l’électricité produite par l’incinérateur de Thumaide. Mais l’espoir est de voir le projet aboutir pour installer plus de batteries sur le site et ainsi agir à plus grande échelle.

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