Quels changements pour l'avenir?
La condamnation de la Belgique va-t-elle générer du changement? C'est ce que promet la ministre de l'Education, Caroline Désir (PS). "Ca ne fait jamais plaisir d'être condamné sur un sujet pareil. Cela prouve qu'on peut faire beaucoup mieux. La plainte a été déposée il y a quatre ans, quand je n'étais pas encore ministre. Depuis cette plainte, plusieurs choses ont déjà été réalisées, dont la mise en place de classes à visée inclusive. Mais nous voulons encore renforcer ces mesures pour aller beaucoup plus loin en la matière".
La ministre promet l'organisation d'une table ronde prochainement avec les acteurs de terrain. Par ailleurs, une réforme de tout le système d'intégration est en cours. Mais cette réforme suscite, pour l'instant, beaucoup d'inquiétudes sur le terrain.
Une réforme qui suscite de l'inquiétude
Jusqu'à présent, les enfants en intégration dans une école ordinaire pouvaient être accompagnés 4 heures par semaine par un professeur provenant de l'enseignement spécialisé. Mais bientôt, ce système devrait être remplacé par celui des "pôles territoriaux" , approuvé en première lecture par le gouvernement.
Ces pôles regrouperont des équipes pluridisciplinaires (enseignants, kinés, logopèdes,...) réparties équitablement sur tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. "Pour l'instant, les moyens sont très mal répartis, certaines écoles font beaucoup d'intégration et d'autres pas du tout. Le but, c'est de rééquilibrer pour que où que l'on se trouve, chaque enfant puisse être pris en charge" explique Caroline Désir.
Il faut un meilleur accompagnement des profs de l'enseignement ordinaire.
Pour le directeur de Singelijn, cette réforme pose beaucoup de questions. "Je crains que ce ne soit un vrai retour en arrière. Avant, chaque enfant en intégration bénéficiait automatiquement de 4h/semaine d'aide d'un enseignant du spécialisé. Je ne pense pas que les pôles territoriaux permettront de continuer de bénéficier de ces moyens humains".
"Ces pôles nous laissent tout aussi perplexes. On n'est pas certain que cela permettra de mieux accompagner ces enfants. Cela laisse les familles dans une incertitude difficile à gérer" ajoute Thomas Dabeux, de l'ASBL Inclusion.