Poutine est un voleur!
"Poutine est un voleur!", "Liberté!", ont scandé des dizaines de manifestants en traversant le centre de la capitale russe, le lieu du rassemblement ayant été changé à la dernière minute face aux restrictions de la police, qui a limité l'accès à plusieurs rues du centre et fermé des stations de métro, une décision rare.
Ces nouvelles manifestations se dérouleront avec pour toile de fond la comparution d'Alexeï Navalny devant des juges, prévue la semaine prochaine. L'opposant est visé par de multiples procédures judiciaires depuis son retour en Russie le 17 janvier, qu'il considère comme politiquement motivées.
Selon son avocate, il risque notamment "environ deux ans et demi" de prison ferme pour la violation des conditions d'une condamnation à trois ans et demi de prison avec sursis, qu'il s'était vu infliger en 2014.
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"Les gens sont en colère à cause de ce qui se passe et parce que des députés et militants d'opposition ont été arrêtés cette semaine", a affirmé à l'AFP Khelga Pirogova, élue locale d'une coalition pro-Navalny.
La plupart de ses proches alliés ont été assignés à résidence vendredi par la justice russe, deux jours après une série de perquisitions ayant notamment visé le domicile de sa femme Ioulia et les locaux de son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption.
Les jours précédents, les autorités ont multiplié les mises en garde aux partisans de Alexeï Navalny. La police a affirmé que les manifestants pourraient être poursuivis pour "émeutes de masse" si les rassemblements se soldaient par la violence.
N'ayez pas peur
Le gendarme russe des télécoms Roskomnadzor a annoncé pour sa part qu'il allait sanctionner les réseaux sociaux pour avoir laissé en ligne des messages encourageant, selon lui, les mineurs à aller manifester.
Malgré les pressions, Alexeï Navalny a encore appelé jeudi les Russes à descendre dans la rue. "N'ayez pas peur", a-t-il écrit dans une lettre publiée sur son blog. "La majorité est de notre côté. Allons la réveiller".
Les protestations sont aussi alimentées par la diffusion d'une enquête de l'opposant accusant le président Vladimir Poutine de bénéficier d'un immense "palais" sur les rives de la mer Noire, une investigation vue plus de 100 millions de fois sur YouTube.