Liège

Christophe Beaufays, le styliste liégeois qui "révolutionne" la mode saoudienne

Quelques-uns des modèles de la marque Lomar, dirigée par Christophe Beaufays

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Par Michel Gretry

C’est une image qui a fait le tour du monde (ou presque) des magazines de mode, et même dans le quotidien français LaCroix : une mannequin saoudienne, lors d’un défilé organisé samedi dernier par l’ambassadrice belge, qui porte l’une de ces longues robes traditionnelles au royaume wahhabite, mais qui laisse voir un mollet, presque un début de cuisse. Des robes parfois amples et échancrées, parfois avec des coupes plus ajustées : une manière de revisiter, de moderniser, les codes vestimentaires.

Et un styliste liégeois, Christophe Beaufays, passé par le centre de formation du Château-Massart dans les années nonante, est la cheville ouvrière de cette collection, qui se veut néanmoins pudique.  : "Je suis dans cette région du monde depuis plusieurs années déjà ; j’ai été recruté par la maison Lomar, lancée pour faire évoluer d’abord le thobe, la longue tunique blanche des hommes, par touches, progressivement, le boutonnage, le col… Et puis, nous avons décidé de proposer de nouvelles abayas pour les femmes".

Une manière de "déstigmatiser" un objet de polémique, garant de la pudeur dans l’espace public, dont le port reste obligatoire pour les citoyennes de ce pays, mais qui semble devenir de moins en moins strict. "J’adore jongler avec les codes et avec les limites" précise Christophe Beaufays, qui a travaillé comme assistant de Jean-Paul Gaulthier pendant presque sept ans, mais qui ne semble pas se considérer comme un révolutionnaire "ce que j’ai dessiné, ça reste des abayas, même si ça casse l’image quelque peu austère de la mode locale, telle qu’elle est vue depuis l’étranger. Ce n’est pas le premier défilé organisé dans la capitale, et, si le retentissement médiatique a été important, ce n’est peut-être pas tellement pour ce que les cinquante personnes du public ont pu voir, mais parce qu’avec la pandémie, c’était le premier rendez-vous de ce genre depuis une bonne année… Et puis dans une ambassade, avec une assistance composée de membres de la famille royale, tout ça a peut-être contribué à faire parler de l’événement."

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