Dans ces écoles où tout le monde était masqué, il y a eu 37% d’infections en moins que dans le reste de la population

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Par X.L.

A l’heure où la hausse des contaminations en Belgique semble essentiellement liée à de nombreux cas parmi les plus jeunes, via des foyers dans les écoles, voilà une étude qui pourrait faire réfléchir à la façon de s’en prémunir.

Menée par le très sérieux CDC (Centre de contrôle des maladies) américain, elle a porté sur la surveillance de 17 écoles rurales du Wisconsin de la maternelle à la "12e année". Avec la particularité que des mesures fortes avaient été prises : quarantaine obligatoire après un cas-contact, distanciation, groupes limités, et surtout port du masque généralisé.

Selon les enseignants, ce port du masque a été respecté à 92%, même parmi les plus jeunes élèves.

Les résultats sont plutôt probants : l’incidence parmi la population scolaire (le nombre de cas par rapport au nombre de personnes) a été 37% plus faible que l’incidence dans la population générale. Et parmi 191 cas identifiés chez des étudiants et des membres du personnel, seulement 7 cas, soit 3,7%, étaient liés à une propagation au sein de l’école. Ces 7 cas concernaient tous des élèves.

Huit écoles étaient élémentaires (de la maternelle à la 6e année) avec 1529 élèves présents, et neuf du secondaire (de la 7 à la 12 année) avec 3347 élèves présents. Tous les élèves ont reçu 2 à 3 masques : ils devaient les porter lorsqu’ils se trouvaient à moins de 2 mètres d’une autre personne à l’extérieur et en tout temps à l’intérieur. Les groupes de classe devaient rester stables, et les écoles ont généralement tenté de placer les élèves près de la même personne au sein de leur cohorte, si possible.

Faire porter le masque aux moins de 12 ans ?

Les auteurs en concluent qu’avec les règles de "bulle" et le port du masque, le risque de transmission au sein des écoles peut être atténué à un niveau plus faible que dans le reste de la société. D’autant que "la scolarisation des enfants présente de nombreux avantages pour la santé et la société, en particulier pour les enfants et les parents de statut socio-économique inférieur", conclut l’étude.

Des biais existaient cependant sur le taux exact de port du masque ou la façon de détecter la maladie, reconnaissent les auteurs. Malgré cela, ils soulignent que "cette étude a démontré que, avec des précautions en place, la transmission à l’école du SRAS-CoV-2 semblait être rare dans cette communauté rurale du Wisconsin, malgré un taux de test SARS-CoV-2 positifs pouvant atteindre 40% dans le comté".

Pour Yves Van Laethem, porte-parole du Centre de crise en charge de la lutte contre le coronavirus, imposer le port du masque pour les moins de 12 ans et notamment entre 10 et 12 ans n’est cependant "pas une arme qu’on compte sortir dans le contexte de la problématique actuelle".

Pourtant, l’infectiologue Christelle Meuris estimait dès novembre qu’il faut briser le tabou autour du masque chez les enfants. "Je ne suis pas farouchement opposée au port du masque à l’école", avait-elle expliqué. L’expérience de l’infectiologue ne montrant pas que les enfants de moins de 12 ans en font mauvais usage.

Mais la ministre de l’Education Caroline Désir avait écarté cette éventualité, s’abritant derrière l’avis des experts : "Le Risk assessment group s’est penché spécifiquement sur cette question du port du masque pour les 6-12 ans dans un avis du 10 novembre. Ils concluent sur le fait que ça présente plus d’inconvénients que d’avantages parce qu’on sait que les enfants vont mal le porter, le toucher etc."

Une conclusion qui va à l’encontre de l’étude américaine…

Journal télévisé 21/01/2021

Yves Van Laethem au JT de 13h ce 21 janvier 2021

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