Bruxelles

Familles de résidents vaccinées : "On n'avait pas le choix", réagit une directrice de maison de repos

Vaccinations : Coup d envoi en milieu hospitalier

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Par Corentin Laurent

La situation avait été révélée le week-end dernier par le journal flamand Het Nieuwsblad : certaines maisons de repos en Belgique utilisent le surplus de doses après avoir vacciné les résidents et le personnel pour vacciner des personnes extérieures aux maisons de repos. Une initiative qui ne respecte pas le protocole mis en place dans le cadre de la stratégie de vaccination. L’affaire a provoqué des remous du côté des structures coupoles, l’Agence flamande pour les soins et la santé (Agentschap Zorg en Gezondheid) qualifiait cette pratique d’inadmissible.

La situation ne concerne pas que le nord du pays. En Wallonie et en Région Bruxelloise aussi certaines maisons de repos ont dû réagir face à un surplus de vaccins disponible. Certains ont utilisé ces doses, d’autres auraient même été contraints d’en jeter.

"On n’avait pas le choix"

Pour Cécile Delsaute, directrice de la résidence "Lothaire" à Etterbeek, les directions des maisons de repos ont agi comme cela car elles n’avaient pas d’autres choix. "Au moment de la commande, on pensait encore qu’un flacon permettait de vacciner 5 personnes. Quelques semaines plus tard, on a été informé qu’on pouvait finalement utiliser 6 doses par flacons, on s’est donc retrouvé avec un excédent car on avait commandé en fonction des besoins de nos établissements", explique-t-elle.

En effet, les médecins belges se sont rendu compte quelques jours après le début de la campagne de vaccination qu’il était possible d’exploiter une dose supplémentaire par flacon car les seringues utilisées ne gaspillaient pas une goutte du précieux liquide de Pfizer et BioNtech.

"La suite logique était donc de les mettre à la poubelle, mais pour ma part c’était hors de question, c’est trop précieux. Alors avec les quatre vaccins supplémentaires, j’ai pris la décision de vacciner des personnes proches de la maison de repos mais qui ne faisaient pas partie du personnel comme des bénévoles", raconte-t-elle.

Notons également que la décision a dû être prise très rapidement, "les vaccins nous ont été livrés à 17 heures et une fois les flacons ouverts, on avait plus que 6 heures pour injecter les vaccins, c’est très court !", explique Cécile Delsaute.

Une solution improvisée qui trahit, selon la directrice, d’un manque de directives face à cette situation. "Mis à part le personnel de l’établissement, on ne savait pas vers qui se tourner en cas de surplus", conclut Cécile Delsaute.

"Une procédure pourtant simple"

Du côté d’Iriscare, l’organisme de protection sociale de la Région bruxelloise qui fait aussi office de coupole pour les maisons de repos de la région, on s’étonne de ces pratiques. Pour eux la procédure est simple et avait été communiquée au moins une semaine à l’avance aux maisons de repos.

"C’est une procédure en trois étapes : ce sont d’abord les résidents, ensuite le personnel et s’il reste encore des doses alors il faut contacter les pompiers du SIAMU qui viennent chercher le surplus et qui l’utilisent pour vacciner leur propre personnel", explique Sven Heindrickx, porte-parole d’Iriscare.

Le problème pourrait donc venir d’un manque de communication entre les établissements et la coupole. "C’est dommage que la procédure n’ait pas été suivie mais nous appelons très régulièrement les maisons de repos pour nous assurer que tout se passe bien et nous sommes à leur disposition 24 heures sur 24 pour répondre à leurs questions", ajoute le porte-parole.

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