En octobre, alors que la deuxième vague de l’épidémie se développait en Europe, les Etats membres de l’Union européenne ont étudié la question de la fermeture des frontières nationales. Lors du Conseil européen du 29 octobre, les Vingt-sept États membres se sont engagés à maintenir les frontières ouvertes à l’intérieur de l’Europe.
Que vaut cet engagement ? C’est un accord politique. Il n’est pas contraignant. Du point de vue juridique, rien n’empêcherait donc un Etat de décider de fermer ses frontières. Ce n’est donc pas parce que les Etats membres se sont engagés fin octobre à laisser les frontières intérieures ouvertes qu’aucune nouvelle fermeture n’aura lieu.
"Rien n’empêcherait que cette idée de fermeture refasse surface pour des durées limitées. Légalement, c’est possible", explique Sylvie Sarolea, Professeur de Droit international et de Droit des migrations à l’UCLouvain. Les mesures de fermeture d’une frontière intérieure doivent aussi être prises de manière proportionnelle par rapport à la menace.
Il faudrait, par exemple, des circonstances nécessitant une action urgente. "Ce serait difficile à justifier ici, puisque cela fait des mois qu’on sait que la menace est là, même si la survenance des nouveaux variants, s’il y avait un pic dans un Etat pourrait éventuellement nécessiter une action urgente pour isoler un Etat", estime Sylvie Sarolea.