Bruxelles ne renonce pas au projet de centre commercial Neo sur le plateau du Heysel

Le groupe Unibail Rodamco Westfield voudrait ouvrir 72.000 m2 de surfaces commerciales sur le plateau du Heysel.

© Unibail

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Par Véronique Fievet

On aurait pu croire que la crise économique la ferait douter ! Mais, non ! La ville de Bruxelles, par la voix de son bourgmestre Philippe Close, maintient son souhait de voir un jour ouvrir 72.000 m2 de surfaces commerciales sur le plateau du Heysel. "La vue de la foule, ces derniers week-ends, dans la rue Neuve montre bien à quel point les gens veulent se détendre en faisant du shopping". Du monde ? Heu… Certes ! Mais est-ce bien le signe que la ville a besoin d’un nouveau complexe commercial dans le nord de Bruxelles ? "De toute façon, poursuit le premier citoyen bruxellois, on ne peut pas se passer d’un investisseur qui va injecter 700 millions dans l’économie bruxelloise, avec 3000 emplois à la clef". Quant au risque qu’un tel projet fragilise un peu plus les autres artères commerçantes ? "Je n’y crois pas, termine Philippe Close, d’autant qu’ici, ce n’est pas qu’un centre commercial, c’est un nouveau quartier qui devrait sortir de terre, avec un parc, une zone de loisirs et 500 logements.

Ils sont venus rassurer tout le monde ces derniers jours

Les difficultés rencontrées en novembre par le développeur du projet, le groupe Unibail Rodamco Westfield, ne semblent pas non plus inquiéter le bourgmestre. "Ils ont essuyé un revers sur leur augmentation de capital en novembre. Mais ces derniers jours, ils sont venus nous rassurer sur leurs intensions de mener à bien le projet". Un projet qui pourrait être amené à évoluer, compte tenu de la situation économique et du boom des ventes en ligne. Le Directeur Général Europe du groupe, Michel Dessolain, ne l’exclut pas mais il nuance : La question ne serait pas celle d’une éventuelle réduction des surfaces commerciales mais plutôt de la composition de l’offre de commerces. "Nous avions initialement beaucoup de surfaces orientées vers la mode. Désormais, nous pensions développer la santé, le bien-être, du bio et donc nous recomposons l’offre de nos centres commerciaux. "Mais si votre question est de savoir si nous restons, ma réponse est claire : oui nous restons" ! Quant à la concurrence du shopping on-line ? Michel Dessolain le reconnaît : Elle existe bien sûr et atteindra peut-être 25% des ventes à l’avenir mais à côté, il reste de la place pour les commerces de proximité et pour des projets "destination" comme le nôtre qui assure plusieurs fonctions, Horeca, loisirs et détente.

Un optimisme prudent car les voies des recours sont impénétrables

Il n’empêche. Malgré le bel optimisme affiché par les défenseurs du projet, l’horizon de Neo reste bouché. Sept ans après l’attribution du marché, les travaux n’ont pas encore commencé et bien mal avisé serait celui qui pourrait avancer une date pour le début du chantier. En mars dernier, Le Conseil d’Etat a annulé, pour la deuxième fois, le plan régional d’affectation du sol nécessaire au projet. Un nouveau coup dur pour ses promoteurs, la région bruxelloise et la Ville de Bruxelles, mais un soulagement pour les riverains opposés à ce programme d’envergure. Le projet n’en est pas pour autant enterré mais "il est vrai que c’est très compliqué, soupire Michel Dessolain, et on ne comprend pas bien comment près d’un milliard d’euros, dans la conjoncture actuelle, peuvent encore être bloqués. "

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