Emmanuel André : "D'ici quelques jours, la pression sera tellement importante qu'on va devoir revenir sur les décisions"

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Par M.F.

Le médecin microbiologiste Emmanuel André était l’invité du 13h de la RTBF ce vendredi. Il a réagi suit aux nouvelles mesures décidées par le comité de concertation ce 23 octobre 2020. Il estime que les mesures sont "insuffisantes", conformément à l’appel qu’il avait fait aux autorités sur le plateau du JT du 21 octobre. Il estime aussi que ce sont aux politiques de prendre la mesure de la seconde vague que vit actuellement le personnel soignant.

"Si on reprend ce qui s’est passé ce matin, il y a une reconnaissance d’une situation dramatique et d’un autre côté, les mesures qui sont demandées sont très fortes. D’après moi, ces mesures ne vont pas avoir un impact suffisant assez rapidement pour éviter une situation dramatique", commente le spécialiste. Une déclaration qui confirme les quelques réactions des spécialistes de soins de santé à l’issue de la conférence de presse des différentes parties prenantes du comité de concertation.


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Des mesures plus fortes nécessaires

Il estime alors que les autorités avaient une forte responsabilité sur les épaules et qu’elles se concentrent trop sur la mobilisation et pas assez sur la contrainte, qui permettrait "d’aider les hôpitaux". "Là où les autorités avaient une responsabilité en tant qu’autorité, n’était pas de mobiliser les personnes mais aussi de prendre ses responsabilités pour instaurer des règles contraignantes. Tout ça, on sait qu’on doit mobiliser les gens mais on sait aussi qu’il y a une certaine fatigue. Quand les règles n’existent pas, quand les règles ne sont pas suffisamment claires et édictées, on perd une grande partie de la population", déplore-t-il.

Alors que manque-t-il aux mesures instaurées par les autorités ce vendredi ? Emmanuel André est formel : des règles. "Ceux qui luttent aujourd’hui contre le corona, ce sont les médecins et les infirmiers dans les hôpitaux. Une règle ça aide, il faut mobiliser les gens, il faut ces hôpitaux mais il faut aussi des règles et ces règles ce sont aux personnes pour qui on vote de les assumer."

"Prendre le contrôle"

Que va-t-il alors advenir ensuite alors que les chiffres des contaminations et des hospitalisations de coronavirus s’affolent un peu plus chaque jour. La situation telle qu’elle est ne pourra pas persister bien longtemps, assure le médecin microbiologiste. "Il ne faudra pas attendre un mois, d’ici quelques jours, la situation va continuer à s’empirer et la pression sera tellement importante qu’on va devoir revenir sur ces décisions", estime-t-il.


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"Je pense qu’énormément de personnes voulaient que des mesures soient prises et donc on sacrifie quelques secteurs qui vont avoir un impact mais que cela ne va pas être un impact suffisant", observe ce visage désormais célèbre des médias. Il est formel : ce que demandent les scientifiques n’est pas qu’on "casse l’économie". "Ce qu’on demande c’est qu’on prenne contrôle de l’épidémie parce que cette épidémie quand on la laisse courir, elle déstabilise l’ensemble. Elle déstabilise les systèmes de santé mais elle déstabilise tout le reste et donc si on ne prend pas contrôle aujourd’hui, c’est tout qui devient très très fragile", conclut-il.

 

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