Fermeture des bars à 23h à Bruxelles : "L’idée n’est pas mauvaise" pour l'Horeca
Pour Philippe Trine, le président de la Fédération Horeca Bruxelles, il faut éviter à tout prix un reconfinement.
- Publié le 27-09-2020 à 21h32
- Mis à jour le 28-09-2020 à 09h40
Les cafés, bars, shopping, casinos et librairies de nuit de la capitale devront fermer leurs portes dès 23 h à partir de lundi et durant les trois prochaines semaines. Les rassemblements de plus de dix personnes seront par ailleurs interdits entre 23 h et 6 h du matin. Ainsi en a décidé samedi la cellule bruxelloise de crise réunissant les bourgmestres des 19 communes de la capitale, les représentants de la Commission communautaire commune et des zones de police.
Taux de contamination
Cette décision a été prise alors que le taux de contamination pour 100 000 habitants calculé sur la période allant du 10 au 23 septembre s’établit à 168,3 (+144 %) pour l’ensemble du territoire, ressort-il des chiffres provisoires de la dernière mise à jour du tableau de bord de l’institut de santé publique Sciensano communiqués dimanche. Le nombre total de cas de Covid-19 est de 112 803. Le nombre d’admissions à l’hôpital poursuit une croissance stable, à 64,9 par jour en moyenne pour la période du 20 au 26 septembre. Au total 20 043 personnes ont été hospitalisées depuis le début de la crise.
Pour Philippe Trine, président de la Fédération Horeca Bruxelles, l’idée des autorités bruxelloises "n’est pas mauvaise". Car le but est "d’éviter un confinement général qui serait catastrophique. Il faut être raisonnable et faire confiance à ceux qui nous gouvernent". Le monde politique, qui voulait imposer la fermeture à 22 h, a déjà accordé une "heure de rabiot" et de surcroît a limité la durée de la mesure à "seulement trois semaines", ajoute-t-il sans nier que pour les établissements visés "c’est une catastrophe". En particulier pour les boîtes de nuit, qui sont fermées depuis mi-mars et qui ne rouvriront probablement pas leurs portes avant la fin de l’année.
Série de contraintes
Les quelque 4 045 restaurants (ce qui y inclut tout lieu qui sert à boire et à manger) établis à Bruxelles peuvent eux rester ouverts jusqu’à 1 h du matin. Comment expliquer qu’ils aient été épargnés ? Philippe Trine rappelle que les restaurants "se soumettent à une série de contraintes (enregistrement, lavage des mains, port du masque, etc.) que ne peuvent imposer les bars, où la clientèle est moins disciplinée". Et puis, personne, même les restaurateurs, ne sort indemne de cette crise. "À Bruxelles, il y a la moitié de monde qu’avant malgré l’autorisation des terrasses éphémères. Et avec l’arrivée de la pluie et de l’automne, cela ne va pas aider", souligne Philippe Trine. Et que dire des restaurants qui installent une piste de danse dans une arrière-salle ? N’y a-il pas de la concurrence déloyale ? "Si cela arrive, il faut dénoncer le principe", clame Philippe Trine.