Pour Andrea Ammon, la question qui se pose à propos d’une seconde vague de contamination de coronavirus en Europe n’est pas tellement de savoir si elle aura lieu, mais plutôt "quelle sera l’ampleur du phénomène ?".
Elle invite ainsi les Européens à continuer à respecter les mesures afin de faire en sorte que cette deuxième vague ne soit pas désastreuse.
Interrogée par le Guardian, la responsable indique également qu’elle pense que les vacances au ski du mois de mars ont joué un rôle essentiel dans la propagation du coronavirus en Europe.
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La perspective d’une deuxième vague d’infection de coronavirus en Europe n’est plus une théorie lointaine, selon la directrice de l’agence européenne chargée de conseiller les gouvernements en matière de lutte contre les maladies. "La question est de savoir quand et avec quelle ampleur, c’est la question à mon avis", estime le Dr Andrea Ammon, la directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies infectieuses (ECDC).
Ce n’est pas le moment de se relâcher complètement
Andrea Ammon est une épidémiologiste allemande. Cette ancienne conseillère du gouvernement allemand observe avec attention l’évolution du coronavirus en Europe depuis la Suède, où l’ECDC a son siège.
"En regardant les caractéristiques du virus, et en observant ce qui émerge des différents pays en termes d’immunité de la population", elle estime que le taux d’immunité des individus au coronavirus "ne se situe qu’entre 2% et 14%, ce qui laisse encore 85% à 90% de la population susceptible de contracter le virus".
"Le virus est autour de nous, et il circule beaucoup plus qu’en janvier et février… Je ne veux pas faire une fresque apocalyptique mais je pense que nous devons être réalistes. Ce n’est pas le moment de se relâcher complètement".
Pourtant, au début du mois de mai, l’ancienne médecin, qui a travaillé aux différents étages de la bureaucratie des soins de santé pour devenir directeur de l’ECDC en 2017, a annoncé qu’au 2 mai, l’Europe dans son ensemble avait dépassé le pic des infections. Seule la Pologne n’y était pas encore arrivée techniquement, avait-elle déclaré.