C’est une question qui ne cesse d’être débattue depuis l’arrivée de l’épidémie de coronavirus sur le sol européen : qui doit porter le masque ? En situation de pénurie de masques, chirurgicaux et FFPS (ceux qui filtrent les particules aériennes), la position officielle de la Belgique est que le port du masque chirurgical par la population n’est "pas nécessaire", comme l’a rappelé Maggie De Block ce dimanche. Mais un autre son de cloche se faisait entendre du côté d’infectiologues, de médecins, et d’autres pays : le port du masque par toute la population, s’il ne protège que partiellement, peut constituer une barrière supplémentaire à la propagation du virus.
Si tout le monde porte un masque, tout le monde protège tout le monde
Le Collège de Médecine générale de Belgique a donc pris position dans le débat, et publié un avis où il recommande, en plus du confinement et de la distanciation sociale, le port du masque par tout le monde, dès qu’il entre en contact avec d’autres personnes. Cela veut donc dire en extérieur, mais aussi en entreprise.
Comme l’explique Christophe Barbut, médecin généraliste et membre de la Fédérations des Associations des Médecins généralistes de Bruxelles, le port du masque permet surtout au porteur de ne pas excréter des microgouttelettes porteuses du virus vers les gens autour de lui. Le bon sens veut donc que "si tout le monde porte un masque, tout le monde protège tout le monde."
Car la difficulté dans cette épidémie de Covid-19, c’est qu’une majorité des personnes porteuses du virus sont soit asymptomatiques, soit avec des symptômes légers. Sans masque, elles peuvent donc contaminer d’autres personnes sans le savoir. "Sur cent personnes qui portent le virus, trente d’entre elles n’auront aucun symptôme, donc vont excréter les virus sans le savoir. Cinquante auront des symptômes légers. Donc 80% des personnes qui portent le virus vont soit ne pas s’en rendre compte, soit s’en rendre compte de manière légère et éventuellement être négligentes."
Le médecin prend en exemple les pays où le port du masque est généralisé, qui s’en sortent mieux. "Par exemple à Hong Kong, personne ne sort sans le masque, et là-bas la mortalité est très basse, par rapport à chez nous."