Trop de nuisances sonores dues aux avions qui décollent de Charleroi. À Sombreffe, des opposants sont mobilisés. Ils réclament l’installation de sonomètres à Ligny et Tongrinne. Ces deux villages de l’entité sont impactés lorsque le vent vient du nord-est et que les décollages s’effectuent en sens inverse depuis Gosselies. Le conseil communal a introduit une motion pour objectiver le bruit des avions sur la commune.
"On ne s’entendait plus parler"
Claude Verstichel habite à Ligny depuis 32 ans. En 2018, un avion quadriréacteur décolle vers sa maison : "Au moment où l’avion est passé au-dessus de mon habitation, nous étions sur la terrasse avec des amis. On a carrément dû arrêter la conversation", raconte le retraité.
"En 2000, les tracés des appareils au décollage passaient par Fleurus", se souvient Claude Verstichel. "Pour une série de raisons, cette trajectoire a été modifiée. Il y a une légère bifurcation vers le nord juste après le décollage. Et les avions passent désormais au-dessus de Ligny."
Aujourd’hui, dix à vingt pourcents des décollages annuels s’effectuent vers Sombreffe quand les conditions de vent l’imposent.
Le problème pour l’opposant, c’est que ce cas de figure, exceptionnel, n’est pas pris en compte au niveau des nuisances sonores.
"Concrètement ce que nous demandons, c’est de placer des sonomètres sur la trajectoire suivie par les avions lorsqu’ils décollent vers Ligny", conclut Claude Verstichel.
Une motion introduite par le conseil communal
La précédente majorité communale avait déjà obtenu l’installation de deux sonomètres.
"Nous réclamons de placer des sonomètres supplémentaires à Ligny et Tongrinne, là d’où proviennent les plaintes", explique Laurette Doumont-Henne, échevine de la transition. "Actuellement, nous ne faisons pas partie du plan d’exposition au bruit. Nous demandons que la Région wallonne tienne compte de la problématique de la commune de Sombreffe avec ses différents villages de Ligny et Tongrinne dans le plan d’exposition au bruit".
"J’ai reçu un appel de Benoît Dispa ce matin", ajoute Laurette Doumont-Henne. Le bourgmestre de Gembloux est aussi député régional. "J’espère qu’il relayera notre demande au Parlement de Wallonie".
Du côté de la Sowaer, on relativise…
En moyenne, il y a 120 décollages et atterrissages par jour à l’aéroport de Charleroi. Un chiffre qui peut atteindre 160 mouvements quotidiens en période de vacances selon la société wallonne des aéroports.
"On perçoit les avions de manière beaucoup plus significative lorsque le vent vient du nord-est à Ligny. Mais les niveaux de bruit restent inférieurs aux seuils légaux impliquant une insonorisation des maisons", explique Stéphane Cherton, ingénieur à la Sowaer.