A Nice, la bataille pour ou contre l'extension d'un terminal du troisième aéroport de France a opposé mercredi au tribunal administratif des associations dénonçant un "surtourisme" néfaste aux partisans du projet les accusant de "paranoïa écologique". D'ici vendredi, le juge des référés doit décider s'il suspend ce chantier, soutenu par le gouvernement et le maire de Nice Christian Estrosi, mais symbole pour des associations et un collectif citoyen d'une économie du "surtourisme", remise en cause dans d'autres villes du globe. "Notre maison est en feu, agrandir l'aéroport c'est y jeter du carburant", a plaidé Thierry Bitouzé pour ces associations de défense de l'environnement (Capre 06, France Nature Environnement Provence Alpes Côte d'Azur, FNE Alpes-Maritimes) et le Collectif Citoyen 06.
Il a cité l'exemple de Bristol en Grande-Bretagne "qui vient juste de décider de ne pas agrandir son aéroport". S'appuyant sur les projections du gestionnaire aéroportuaire niçois, il a calculé que les huit millions de passagers supplémentaires prévus d'ici 2030 équivalaient au nombre de voyageurs du projet abandonné de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes et génèreraient 22.000 vols supplémentaires. "Combien de morts et de malades en plus à cause de ces huit millions de passagers et de ces 22.000 vols supplémentaires ?", a-t-il interrogé, au moment où les émissions carbone du transport aérien font débat. M. Bitouzé dénonce "l'indigence de l'étude d'impact environnemental".