Il est 19h. L’écran GPS de la voiture indique encore 2h30 de route à venir jusqu’à la station de ski. Autrement dit, arrivée espérée vers 21h30. Ce qui signifie que nous sommes déjà au-delà de l’itinéraire théorique qui nous était promis par le logiciel planificateur en ligne, à savoir un total de 11h de route. Et pourtant, nous n’avons pas croisé un seul embouteillage.
Sauf que cette dernière prévision s’avèrera encore trop optimiste. Ce soir-là, une fois l’autoroute quittée, la météo décide de nous accueillir avec de jolis flocons et les routes pour monter vers l’Espace Diamant nous offre la beauté, mais aussi la dangerosité d’être recouvertes d’une belle petite couche de neige. Notre véhicule est équipé de pneus hiver, pourtant la conduite se révèle compliquée et hasardeuse. Le poids très important de la voiture, dû notamment aux énormes batteries électriques qu’elle contient, la rend moins facilement contrôlable sur la neige. Malgré l’option 4 roues motrices.
Au cours des vingt derniers kilomètres, nous ne dépassons pas les 20 km/h en vitesse de pointe, ce qui n’empêche pas de connaître quelques sueurs froides lorsque nos légers coups de frein ne parviennent pas à freiner entièrement les plus de deux tonnes d’acier du véhicule, qui glisse parfois dangereusement vers les ravins.
D’autres sueurs froides proviennent aussi des coups d’œil vers le niveau de batterie. Le froid extérieur la décharge plus vite qu’à l’ordinaire. Les derniers kilomètres se feront en coupant le chauffage dans l’habitacle, ainsi que certains équipements électroniques, afin d’économiser au maximum la batterie.
Heureusement, tout se termine bien. Nous arrivons finalement à presque 23h à l’hôtel de Saint-Nicolas-la-Chapelle. Le sourire des tenanciers, qui ont accepté de rester éveillés pour nous attendre malgré le gros retard sur l’horaire prévu, nous revigore un peu à l’arrivée. Première chose à faire, sortir la prise et brancher la voiture à qui il ne restait que cinq petits kilomètres d’autonomie théorique. Un branchement sur une prise ordinaire qui indique qu’il faudra… 36 heures de recharge non-stop pour atteindre un niveau de batterie acceptable. Ce qui s’avèrera impossible, parce que cela signifierait laisser le véhicule à l’arrêt durant presque l’entièreté du séjour et, donc, ne pas s’en servir.
Et oui, il n’y a pratiquement pas de superchargers dans les montagnes ! Ce déficit d’énergie se fera sentir deux jours plus tard sur le trajet du retour. Il faudra faire quatre arrêts recharge (pour trois à l’aller) avant de rentrer à Bruxelles. Durée totale du trajet : douze heures. Cerise sur la gâteau lors du retour, un passage à nouveau obligé par le site " glauque " de recharge du Val de Meuse, mais cette fois lorsqu’il fait pratiquement nuit. De quoi vérifier les sentiments craints lors de l’aller.