Georges-Louis Bouchez (MR) : "J'appelle chacun à faire preuve de professionnalisme"

Georges-Louis Bouchez (MR) : "J’appelle chacun à faire preuve de professionnalisme"

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Par Olivier Arendt

Le Roi a demandé aux présidents de la Chambre des représentants, Patrick Dewael, et du Sénat, Sabine Laruelle, de prendre les contacts politiques nécessaires permettant la mise en place d’un gouvernement de plein exercice. Ils ont accepté cette mission. Ils feront rapport au Roi au plus tard le 9 mars.

Le président du MR Georges-Louis Bouchez commente cet énième épisode de la (non) formation d’un gouvernement fédéral dans notre royaume. "Je pense que la politique belge doit arrêter d’être l’otage de cette dichotomie entre PS et N-VA. Cela fait huit mois que cette dichotomie profite à l’un et à l’autre, pour focaliser sur eux l’attention et la tension dans le paysage politique", a-t-il déclaré sur les ondes de Matin Première.

Reste que la tâche s’annonce ardue tant les tensions sont importantes. Entre le refus du PS de continuer à discuter avec la N-VA, la volonté de la N-VA de faire un front flamand, la méfiance du CD&V envers le PS, il y a fort à faire pour ce duo libéral Patrick Dewael et Sabine Laruelle. Pourtant Georges-Louis Bouchez joue l’apaisement. "Ils peuvent être des acteurs de par leur fonction institutionnelle, président de la Chambre et présidente du Sénat. Le Sénat est déjà ce lieu de rencontre entre les Communautés et les Régions. Je crois aussi en leurs qualités personnelles, le poids politique de Patrick Dewael, la sincérité, la franchise, la très bonne image de Sabine Laruelle et son expérience dénuée d’ambitions personnelles. Nous avons ici deux grands commis de l’Etat, qui vont travailler dans l’intérêt du pays".

Temporiser

Pour le président du MR Georges-Louis Bouchez, "il était temps de temporiser les choses de recréer du lien, après les déclarations de certains, ces dernières semaines". Et d’affirmer que, pour le MR, il n’y a aucunes exclusives. "Nous sommes la seule formation politique francophone encore capable de parler avec tous le monde. J’appelle chacun à faire preuve de professionnalisme, il faut quitter les postures personnelles, les blessures individuelles, on en a tous".

Question de personnes ?

Pour Georges-Louis Bouchez, "quand on discute avec les mêmes personnes durant huit mois, à un certain moment cela peut créer des tensions qui au-delà du politique peuvent devenir personnelles et qui n’aident pas à la recherche d’une solutionLe début du problème commence avec Ecolo qui refuse de parler avec la N-VA et ce déjà avant les élections, puis le PS en arrive à la même conclusion et le CD&V lui se lie à la N-VA. Il n’y en a donc aucun des trois qui est plus ou moins responsable de la situation actuelle. Ils partagent chacun un tiers de la responsabilité."

Un gouvernement sans les nationalistes ?

Vendredi dernier, Paul Magnette, enterrait définitivement la possibilité d’une coalition avec les nationalistes flamands sur les ondes de la RTBF. "Je croyais vraiment avoir la confiance des deux grands partis, regrettait alors Koen Geens. A mon avis, nous avons été très loin [dans les discussions]. Je voulais commencer une préformation dès lundi matin". Mais les espoirs volent en éclats après la sortie médiatique de Paul Magnette. "Je ne suis pas quelqu’un de naïf, tranchait Koen Geens. Je peux entendre 'non' comme réponse. Si j’entends 'non', j’acte 'non' […] mais j’aurais préféré une sortie plus élégante".

Le président du MR explique : "Je suis content qu’on puisse acter une série de réalités. Ici au moins. On a un premier point de départ, il n’y aura pas de gouvernement PS/N-VA pour cette législature, dont acte. Il existe alors d’autres pistes de coalitions à 77 ou 76 car on n’est jamais sûr de Jean-Marie Dedecker, il y a la Vivaldi, mais il n’y a plus des foules de possibilités. En fait il ne reste qu’une piste avec des variantes".

Trop de populistes

Pour le président du MR, le problème vient aussi du fait "qu’il y a 30 sièges aux populistes comme le Vlaams Belang et le PTB et que ceux-ci ne peuvent être utilisés pour former une majorité. Les gagnants ce sont eux, comme dans de nombreux pays européens. Le vrai danger pour notre pays aujourd’hui c’est de continuer des jeux politiciens qui écœurent la population vis-à-vis du politique et fassent augmenter ces partis. Ce qui compte c’est d’avoir un programme, les citoyens attendent que nos actes correspondent à nos discours et inversement. Le plus grand risque serait de ne rien faire".

Pour Georges-Louis Bouchez la solution viendra du centre. "Il faudra une ligne centriste, car il n’y a pas de mandat pour un gouvernement de centre droit ou de centre gauche. Il faut que chacun soit prêt à faire des efforts pour suivre cette ligne, pour que notre pays ait un avenir, avec des réformes plus significatives en 2024. Il nous faut un Etat plus efficace et ce pour le fédéral comme pour l’espace francophone. Il faut moderniser et que cela nous coûte moins cher". Le président du MR reste optimiste : "Si tout le monde y met la volonté, il est encore possible d'envisager une solution aux alentours de la fin du mois de mars."

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