La crise s'enlise: Roi cherche sauveur désespérément
Surprise :en l'absence de solution pour sortir du blocage, le duo d’informateurs a été prolongé jusqu’au 4 février après un entretien de 4 heures avec le Roi. La crise s’enlise.
- Publié le 28-01-2020 à 22h02
- Mis à jour le 28-01-2020 à 22h27
Surprise : le duo d’informateurs a été prolongé jusqu’au 4 février après un entretien de 4 heures avec le Roi. La crise s’enlise.
Plus de quatre heures d’audience. On ne garde pas souvenir de si long colloque singulier entre le Roi et des informateurs royaux. “Les informateurs ont remis au Roi un rapport. Ils vérifieront certains éléments et déposeront leurs conclusions finales le 4 février 2020”, a communiqué le Palais peu après 19h30.. Cet entretien entre le souverain, Joachim Coens (CD&V) et Georges-Louis Bouchez n’a accouché d’aucune solution alors qu’ils étaient censés présenter le rapport final de leur mission. Bart De Wever s’était déclaré disposé à endosser un rôle. Le duo Coens/Bouchez a finalement été prolongée jusqu’au 4 février prochain. À quoi bon prolonger une mission déjà longue de 50 jours et qui n’a manifestement pas permis de nous rapprocher d’une solution ? Ce lundi soir, c’était le silence radio à la tête du MR, en dehors d’une déclaration du président du MR, Georges-Louis Bouchez, en quittant le Palais. “Il y a des solutions mais il reste un grand chemin à parcourir”
Joachim Coens: "Les élections sont une option"
Les informateurs vont travailler au contenu de leur note pour trouver une piste de sortie, nous dit-on au CD&V. “On a voulu prendre le temps d’expliquer les résultats de nos discussions, le contenu de notre note et les différentes possibilités au Roi", a déclaré Joachim Coens sur Terzake (VRT). "C’est vrai que la situation n’est pas simple mais ce qui compte est d’avoir un gouvernement et de trouver une majorité à partir des éléments que nous avons. (...)Toutes les options sont discutées et les élections sont une de ces options. Mais nous espérons encore que cela marche”,
“Le Roi ne disposait pas d’alternative crédible. Bart De Wever a sans doute été refroidi par la sortie de Paul Magnette. Cette prolongation s’explique par l’absence de succès des informateurs. Il n’était pas possible de passer à la phase suivante. Cela peut permettre de donner plus de temps pour clarifier la situation du CD&V mais aussi que les informateurs se mettent d’accord entre eux, ce qui ne semble pas être le cas”, décrypte Dave Sinardet, politologue à la VUB.
Faut-il y voir dans cette divergence Coens/Bouchez l’explication de l’interminable entretien de ce lundi ? On voit par ailleurs mal comment sortir du bourbier dans lequel s’enlisent toujours plus ces négociations fédérales. Le Roi n’a pas pléthore de solution pour succéder à Bouchez et Coens… La tension s’est fortement accrue ces derniers jours et les positions se sont fermées encore davantage.
La piste PS-N-VA toujours pas abandonnée
Au cours des dernières semaines, les informateurs ont tenté sans succès de rapprocher les points de vue de la N-VA et du PS. Le président du PS Paul Magnette a fermé cette porte très clairement ce lundi, se déclarant opposé à se joindre à Bart De Wever dans une mission auprès du Roi. L’exclusive du PS vis-à-vis des nationalistes flamands est claire. Cette piste n'est toutefois pas abandonnée par les informateurs. On voit mal comment un travail sur la note pourrait changer cet état de fait. De son côté, la N-VA ne peut pas raisonnablement espérer monter dans un gouvernement sans le PS. Le président de la N-VA, que plusieurs insiders voyaient succéder à Bouchez, a-t-il été refusé cette mission suicide ?
Cette piste n’avait clairement pas les faveurs du président du MR. Le Montois avait tenté, avant le 13 janvier, de forcer le passage à la préformation d’une coalition Vivaldi (Socalistes, libéraux, écologistes et le CD&V), mais le CD&V a refusé de lâcher la N-VA. La volonté est très forte dans son chef de faire de sa mission un succès et de franchir une étape dans le processus.
Au CD&V, on aurait souhaité que la N-VA se salisse les mains. Au bureau du CD&V, ce lundi la piste d’une mission confiée à Bart De Wever, avec ou sans Paul Magnette, était encore évoquée.
Le parti de Koen Geens et Hilde Crevits, n’a pas l’intention de monter dans un gouvernement et de plier sous la pression du PS. La porte de sortie ? Le CD&V n’a jamais exclu formellement de gouverner sans la N-VA. La situation pourrait se décanter si Bart De Wever se retirait formellement du jeu. Ce qu’il n’a aucune raison de faire : En route pour le record des 541 jours ?