GB: Boris Johnson défie Trump et donne le feu vert à Huawei pour développer le réseau 5G britannique

À quelques jours du Brexit, geu vert de Boris Johnson à Huawei malgré la pression de Trump et les craintes d'espionnage.

© SAUL LOEB - AFP

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Par RTBF avec Agences

Le gouvernement britannique a donné mardi son feu vert à une participation limitée du chinois Huawei au réseau 5G, faisant fi des pressions de son allié américain à quelques jours du Brexit. Le ministère du Numérique a annoncé dans un communiqué que le Royaume-Uni autorisait l'accès d'équipementiers télécoms "à risque" comme Huawei à ses réseaux 5G, sans mentionner clairement le chinois.

Pressions américaines

En autorisant Huawei, même partiellement, il prend le risque de mécontenter les États-Unis, au moment où le pays espère resserrer les liens avec Washington en négociant un accord commercial une fois le Brexit acté dans quelques jours. Les responsables américains n'avaient pas ménagé leurs efforts pour faire plier Londres, entre réunions à huis clos et avertissements lancés notamment en début de semaine par le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, qualifiant la décision britannique à venir de "capitale".

Les États-Unis exigent depuis de longs mois des pays européens, et en particulier du Royaume-Uni, qu'ils excluent Huawei de leurs réseaux, invoquant ses liens étroits avec le gouvernement chinois et des risques d'espionnage, ce que le groupe chinois a toujours démenti. Le Royaume-Uni et les États-Unis font partis du réseau Five Eyes de partage de renseignement aux côtés du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie.

Loin de faire l'unanimité

La ministre de l'Intérieur Priti Patel et le ministre de la Défense Ben Wallace, tous deux opposés à Huawei. Ils n'auront finalement pas été entendus.
La ministre de l'Intérieur Priti Patel et le ministre de la Défense Ben Wallace, tous deux opposés à Huawei. Ils n'auront finalement pas été entendus. © Belga

Londres aurait eu du mal à interdire Huawei, qui dispose d'une avance technologique sur ses deux principaux concurrents, Nokia et Ericsson, et est présent au Royaume-Uni depuis 15 ans. D'autant que si le chinois avait été rejeté, il aurait fallu retirer ses antennes-relais des infrastructures 4G existantes, ce qui serait coûteux et se répercuterait sur les factures des abonnés tout en retardant le passage à la 5G. Les services de sécurité avaient quant à eux à plusieurs reprises assuré qu'il était possible de travailler avec l'équipementier chinois sans compromettre la sécurité.

L'ouverture envers Huawei devrait faire grincer des dents au parlement de Westminster et au sein du gouvernement, la ministre de l'Intérieur Priti Patel et le ministre de la Défense Ben Wallace s'y étant opposé, selon la presse britannique. Si l'Australie ou le Japon ont emboîté le pas aux Etats-Unis en choisissant d'interdire Huawei sur leur sol, l'Union européenne, que le Royaume-Uni s'apprête à quitter, a annoncé mardi qu'elle ne comptait pas exclure l'équipementier par principe mais fixerait des "règles strictes".

Alors que la plupart des grands marchés émergents, Brésil et Inde en tête, ouvrent grands les bras à l'équipementier chinois, la Belgique demeure à la traîne même si les opérateurs se disent prêts. 

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