Le Premier ministre slovène démissionne
Le Premier ministre centriste de Slovénie, Marjan Sarec, a annoncé lundi sa démission, après un an et demi passé à la tête du pays.
- Publié le 27-01-2020 à 12h21
- Mis à jour le 27-01-2020 à 12h50
Le Premier ministre centriste de Slovénie, Marjan Sarec, a annoncé lundi sa démission, après un an et demi passé à la tête du pays.
Le parlement devrait bientôt recevoir sa lettre de démission, ce qui mettra fin à son gouvernement minoritaire. M. Sarec a également appelé à la tenue d'élections anticipées. La décision de cet ancien acteur de télévision et comédien, élu en août 2018 au poste de Premier ministre, fait suite à son incapacité à faire voter au parlement d'importantes réformes. M. Sarec, qui ne disposait que de treize députés, n'a en effet pas réussi à former une majorité parlementaire, pour tenir avec ses alliés l'une de ses principales promesses de campagne: réformer le système de santé, jugé défaillant par les électeurs.
"Avec les membres actuels du parlement et cette coalition, je ne peux pas faire ce qu'attendent de moi les gens, je pourrai le faire après les élections", a indiqué M. Sarec, devant des journalistes.
L'homme d'État de 42 ans menait une coalition de centre gauche au sein d'un gouvernement minoritaire, composé de cinq partis. Arrivé deuxième du scrutin législatif anticipé du 3 juin 2018 avec 12,7% des voix seulement, après avoir mené une campagne contre les élites et surfé sur sa réputation de satiriste politique, Marjan Sarec avait réussi à mener à bien des négociations pour faire émerger sa coalition fragile d'un parlement très éclaté.
Autour de son propre parti indépendant à son nom, Marjan Sarec a fédéré après onze semaines de négociations quatre formations - dont le parti centriste du Premier ministre sortant Miro Cerar - et le parti libéral de l'ancienne Première ministre Alenka Bratusek, réunissant 43 sièges sur 90. Outsider de la politique aux lunettes sages et aux costumes stricts, il s'est également assuré le soutien sans participation du parti de gauche Levika, qui dispose de neuf sièges au parlement, privant ainsi l'opposition de la possibilité de le mettre en minorité.
L'ancien Premier ministre conservateur Jansez Jansa était arrivé en tête du scrutin avec 25% des voix. Toutefois, il s'était coupé de plusieurs alliés potentiels en adoptant un discours clivant et xénophobe, inspiré du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban.
Devenant le plus jeune chef de gouvernement de l'Histoire de la Slovénie, membre de l'Union européenne et de l'Otan, il se disait "courageux" et "persévérant" au moment de son entrée en fonction. Mais six ministres ont dû abandonner leur portefeuille en l'espace de quelques mois, après plusieurs scandales et désaccords.
Le président slovène Borut Pahor doit désormais entamer des consultations avec les différents partis représentés au parlement afin de voir si l'un d'entre eux est en position de former une nouvelle coalition, dans cet État membre de la zone euro, qui avait déclaré son indépendance de l'ex-Yougoslavie en 1991.