Les jeunes agriculteurs de Gerpinnes se mobilisent: "on vend à perte, où vont tous les profits?"

Une action était organisée en Wallonie pour dénoncer les marges des supermarchés.

Les jeunes agriculteurs de Gerpinnes se mobilisent: "on vend à perte, où vont tous les profits?"

Une action était organisée en Wallonie pour dénoncer les marges des supermarchés.
Vous avez sûrement remarqué ces grandes affiches installées dans les champs partout en Wallonie avec les slogans : "Devinez qui s’engraisse le plus ?", "Devinez qui se sucre le plus", "Devinez qui est la vraie vache à lait" ou encore "Devinez qui se fait le plus de blé". Ces affiches, c’étaient le lancement de l’action "Les dindons de la farce" organisé par la Fédération des Jeunes Agriculteurs (FJA). La suite, elle s’est déroulée ce samedi. Le but était de sensibiliser les consommateurs aux difficultés que les exploitations agricoles rencontrent tous les jours. L’action se déroulait dans toute la Wallonie, chez nous, la FJA de notre région s’est installée à Gerpinnes devant deux grands supermarchés.

Devant la grande surface, les jeunes agriculteurs proposaient une dégustation de lait belge "C’est qui le patron", ainsi que des chips de Lucien, fabriqué à Mettet par trois agriculteurs. L’idée était d’aller vers le grand public pour distribuer un flyer et expliquer les raisons pour lesquelles ils étaient là. "Nous souhaitons avoir un prix de vente correct sur nos produits agricoles. On produit à perte car la production est plus chère que la vente et le prix au consommateur ne diminue pas", explique Sylvain.

Le prix d’achat des productions n’évolue pas et est trop faible par rapport aux coûts de production qui, eux, augmentent. Par exemple, le coût de production de la viande bovine est de 5,50 euros le kilo, l’’agriculteur est payé 4,75 euros le kilo et le consommateur achète sa viande 17 euros le kilo. La différence de prix peut se démontrer également dans le porc, le lait, les pommes de terre ou encore les céréales. Qui se fait cette marge entre le prix à l’agriculteur et celui du consommateur ?

"Ça ne nous dérange pas de vendre notre production aux grandes surfaces mais ce que l’on veut c’est vendre à un prix correct sans que le prix au consommateur n’augmente." La solution pour certains agriculteurs est d’installer un magasin à la ferme. Cependant, cela n’est pas toujours possible. "En vente directe, on ne sait pas vendre toute notre production. Ensuite, il faut avoir la main-d’œuvre et le temps pour s’en occuper. Ce n’est pas possible pour tout le monde", explique Axel. Et puis, faire ses courses dans une grande surface, c’est la facilité pour les consommateurs car ils peuvent tout trouver au même endroit. Malgré que la consommation locale augmente dans la région, ce n’est pas encore suffisant pour soutenir les agriculteurs.

Lors de cette action de sensibilisation, le grand public a été très ouvert à la discussion. Les jeunes agriculteurs ont pu s’exprimer et peut-être faire changer le mode de consommation de certains. "On espère que l’on pourra avancer grâce à cette mobilisation. On a pu avoir un dialogue avec les consommateurs. On attend également une réponse : qui se fait la marge de prix ?"

Ce n’est pas fini, d’autres actions continueront en Wallonie dans les prochaines semaines.

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