Un virus qui se transmet par la toux et les éternuements
Un animal semble être "la source primaire la plus vraisemblable" de l’épidémie.
- Publié le 25-01-2020 à 23h03
- Mis à jour le 26-01-2020 à 10h48
Un animal semble être "la source primaire la plus vraisemblable" de l’épidémie.
Le virus apparu en Chine semble être un nouveau type de coronavirus, famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l’homme, comme un rhume, mais aussi d’autres plus graves comme le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère).
Ce virus est proche de celui qui avait provoqué l’épidémie de Sras en 2002-2003. Elle avait fait 774 morts dans le monde (dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong) sur 8 096 cas, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Du point de vue génétique, il y a "80 % de similarités" entre les deux virus, a expliqué à l’AFP le professeur Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur à Paris. Tous deux entraînent des pneumopathies (maladies respiratoires).
La Chine a déjà partagé avec la communauté scientifique internationale le séquençage génomique du nouveau coronavirus, pour le moment intitulé "2019-nCoV".
L’OMS a estimé lundi qu’un animal semble être "la source primaire la plus vraisemblable" de l’épidémie, avec "une transmission limitée d’humain à humain par contact étroit".
Le virus a été repéré en décembre à Wuhan (centre de la Chine) chez des patients travaillant dans un marché de gros de fruits de mer et de poissons, fermé le 1er janvier.
La Chine a confirmé lundi que le virus se transmettait entre humains, par la voix de Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé membre de la Commission nationale de la santé.
Pour le docteur Nathalie MacDermott du King’s College de Londres, il est vraisemblable que le virus se répande via des gouttelettes dans l’air lors d’éternuements ou de quintes de toux.
Comparés à ceux du Sras, les symptômes semblent moins agressifs. "La gravité semble plus faible", juge le Pr Fontanet.
"Il est difficile de comparer cette maladie avec le Sras", estime cependant le scientifique Zhong Nanshan qui avait aidé à évaluer l’ampleur de l’épidémie de Sras de 2002-2003. "C’est léger, l’état des poumons n’est pas le même qu’avec le Sras."
Mais cela est "paradoxalement plus inquiétant", déclare le Pr Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé global à l’Université de Genève car les gens pourront ainsi voyager avant que leurs symptômes soient détectés.