Dossier de pédopornographie sans précédent en Belgique: des peines de dix à quinze ans requises, le procès se poursuivra en février

Une deuxième journée est prévue au procès pour pédopornographie, devant le tribunal correctionnel de Termonde. La prochaine audience aura lieu le 11 février à 14h00. Le jugement est attendu au plus tôt le 10 mars. Le tribunal a requis la présence de l'un des prévenus, Dimitry D., à la prochaine audience. Celui-ci était effectivement absent vendredi, ce qui n'a pas plu à la juge.

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Dossier de pédopornographie sans précédent en Belgique: des peines de dix à quinze ans requises, le procès se poursuivra en février
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Une deuxième journée est prévue au procès pour pédopornographie, devant le tribunal correctionnel de Termonde. La prochaine audience aura lieu le 11 février à 14h00. Le jugement est attendu au plus tôt le 10 mars. Le tribunal a requis la présence de l'un des prévenus, Dimitry D., à la prochaine audience. Celui-ci était effectivement absent vendredi, ce qui n'a pas plu à la juge.

Le parquet a requis entre 10 et 15 ans de prison à l'encontre des cinq prévenus.

L'avocate de Michaël T., qui avait été arrêté en 2017 sur une place de Blankenberge où il prenait des photos d'enfants partiellement dénudés, s'est également exprimée. "Depuis avril 2018, il est pris en charge dans une résidence pour résoudre ses problèmes", a indiqué Me Florequin. "Ce n'est pas facile de plaider pour un pédophile mais je crois en lui, en son avenir. Je pense qu'il s'est repenti." L'homme se rend compte, selon son conseil, qu'il est allé beaucoup trop loin et son arrestation l'a soulagé. L'avocate a demandé au tribunal d'infliger à son client une peine qui lui permette de poursuivre son traitement.

Les conseils de Niels M., Me Bo Manderick et Jan Leysen, ont aussi pris la parole. L'homme est par ailleurs soupçonné d'avoir agressé son fils et son beau-fils, ainsi que d'avoir violé d'autres garçons. Le parquet a requis 15 ans de prison à son encontre, ainsi qu'une mise à disposition du tribunal de l'application des peines de sept ans. "Il a demandé des images pédopornographiques et il a été confronté à un livestream d'un viol", a souligné un des avocats. "Mais il n'avait pas demandé cela. Si vous demandez une chose et en recevez une autre, êtes-vous responsable? " Ce prévenu reconnaît les agressions sur plusieurs mineurs et admet avoir possédé et distribué du matériel pédopornographique. Ses avocats ont plaidé pour une peine avec sursis probatoire, pour laisser à leur clients "des perspectives d'avenir".

Quant à la défense de Lars. DR., prévenu d'originie néerlandaise, elle estime qu'il n'a été "qu'un suiveur". "Il a bien abusé d'un garçon par le passé et avait filmé ces faits. Il a d'ailleurs été condamné aux Pays-Bas pour cela à quatre ans de prison assortis d'une mise à disposition. Il a voulu se rendre intéressant auprès de ces hommes et a partagé ses images", a déclaré l'un des avocats. Ce dernier conteste le chef d'accusation de traite des êtres humains. "Mon client a seulement partagé des images."

Child Focus, partie civile dans ce dossier, espère que les peines seront "appropriées" par rapport à la gravité des faits.

Les prévenus ont ensuite pris la parole. Niels M., Michaël T. et Lars DR ont présenté leurs excuses aux victimes et on promis de tout faire pour résoudre leurs problèmes. Niels M. a de son côté admis qu'il réalisait seulement les conséquences de ses actes. Samuel K. a lui décidé de ne prendre la parole qu'après la plaidoirie de ses avocats le 11 février.

Le dossier s'est ouvert avec l'arrestation de Michaël T. Une perquisition à son domicile a permis aux enquêteurs de mettre la main sur du matériel pédopornographique. Il est aussi apparu qu'il entretenait des contacts réguliers avec Dimitry D. et Niels M., deux hommes dans la vingtaine à l'époque. Au domicile du premier, les policiers ont découvert 12 millions de fichiers à caractère pédopornographique.

La plupart des images étaient inconnues des agents d'Europol auxquels elles ont été soumises, laissant imaginer qu'elles étaient l'œuvre des suspects eux-mêmes. Une task force a alors été mise en place dans plusieurs pays et baptisée "opération Azraël", du nom du chat de l'ennemi des Schtroumpfs. Pour alimenter leur base de données, les prévenus se faisaient passer pour des filles lors de discussions en ligne. Des milliers de victimes n'ont pas pu être identifiées.

Une seconde audience de ce procès sans précédent est prévue le 11 février à 14h00. Le jugement n'est pas attendu avant le 10 mars.

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