Un styliste bruxellois lance sa marque de vêtements en Asie

Après les Fashion week de New York, de Tunisie, les Brussels Fashion Days,... Charly Nzogang lance sa propre marque de vêtements "NC".

© Charly Nzogang

Temps de lecture
Par L.J.

À l’école, il n’était pas le plus doué, mais il n’a jamais abandonné. Après avoir fait la Fashion Week de New York, il lance sa propre marque de vêtements en Asie. Une consécration, après un parcours atypique.

À l’âge de 9 ans, Charly arrive du Cameroun avec sa mère et ses trois petits frères. Ils habitent dans un appartement à Anderlecht, à deux pas d’un magasin de tissus. Un hasard, pour le futur styliste. "Je suis arrivé, je ne connaissais pas la couture. Ils m’en ont parlé et, petit à petit, je suis resté. Je fais partie de la maison maintenant". En effet, c’est ici, dans ce magasin que Charly possède son propre atelier. Un lieu qui change du petit salon familial, dans lequel il avait l’habitude de créer ses vêtements. "Maintenant je peux dire que j’ai un vrai atelier. Quand je donne ma carte, je ne dis plus 'vous pouvez venir dans mon salon à la maison'", nous confie-t-il en rigolant.

Des débuts difficiles

"J’ai raté ma première année, trois fois de suite […] j’étais nul, j’étais médiocre". Malgré les remarques de ses professeurs, Charly Nzogang n’a pas abandonné et a décroché son diplôme de styliste. Quelques semaines plus tard… Il reçoit un message pas comme les autres. "C’était un message en anglais qui parlait de la Fashion Week. Vu que je suis nul dans cette langue, je n’ai pas lu tout le contenu du mail. Je pensais que c’était un spam". Mais un jour, il reçoit un coup de fil : il est bien invité à l'événement. Janvier 2019 : Charly s’envole pour New York pour présenter son travail au plus grand rendez-vous de mode au monde.

La collection est composée de pièces "monochromes". Charly apporte également une touche africaine sur ses tenues : l'utilisation du bois d'ébène.
"A New York, c'était la folie. Les blogueuses dégainaient leur téléphone à gauche à droite pour faire des stories de mes tenues" Charly Nzogang.
"Un jour, un professeur m'a dit "Le stylisme n'est pas fait pour des gens comme toi". Ca m'a boosté, j'ai voulu lui prouver qu'il avait tort" Charly Nzogang.

Un passage pas inaperçu

De retour en Belgique, la messagerie du jeune Bruxellois est bondée de messages. "Où pouvons-nous acheter tes pièces? As-tu un magasin ? Un site internet ?". On lui propose également un contrat pour lancer sa marque en Asie et deux propositions pour travailler dans des maisons de couture de renom.

Il y a un an, Charly n’avait pas de collection, ni d’atelier. Il s’est donné un an pour tout construire. Et c’est un pari réussi. Dans quelques jours, il lancera sa collection "Regina", sous le nom de "N.C" (Nzogang Charly), qui sera commercialisée sur le continent asiatique. L’Anderlechtois propose des vêtements qui se portent de plusieurs façons différentes. Par exemple, un manteau qui peut se transformer en jupe. Il s’inspire des mangas, de la science-fiction, mais aussi de l’image des femmes dans notre société. Il souhaite les rendre "plus fortes" au travers de ses créations. "Je veux que les femmes se sentent des guerrières en portant mes tenues, qu’elles n’aient pas peur, que rien ne peut les atteindre. Avec "NC", elles doivent se sentir belles et invincibles" explique le styliste.

Le jeune styliste d’origine camerounaise veut se servir de son expérience pour motiver les jeunes. Il s’engage pour la fondation "Fight for Africa" qui aide les étudiants africains à lancer leur propre projet. C’est d’ailleurs Charly qui a créé la tenue de Bea Diallo, l'ancien champion du monde de boxe, pour son retour sur le ring le 11 janvier dernier au Heysel, au profit de la même association.

Loading...

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Tous les sujets de l'article

Articles recommandés pour vous