Qu'apportera Takumi Minamino aux Reds ?

"Il nous le faut absolument." Après la victoire face à Salzbourg en Champions League (0-2), Virgil van Dijk et Jordan Henderson avaient supplié Jurgen Klopp de recruter Takumi Minamino. L'entraîneur allemand avait du mal à cacher son sourire : il savait très bien qu'en coulisses, les négociations avaient déjà commencé. Finalement, Liverpool activera la clause libératoire de 10 millions d'euros présente dans le contrat du joueur.

Une semaine plus tard, l'attaquant de 24 ans posait déjà avec le maillot des Reds. "C'est un rêve devenu réalité. Je suis tellement excité. Je pense que la Premier League est le meilleur championnat du monde. Je me disais que ma carrière progressait bien et je pensais pouvoir rejoindre la Premier League un jour. Mais jamais je n'aurais pensé pouvoir jouer pour cette équipe." Les supporters étaient déjà conquis par celui qui a inscrit 9 buts et délivré 11 passes décisives cette saison.

À Melwood, le centre d'entraînement du club, ses nouveaux coéquipiers l'ont accueilli à bras ouverts. Altruiste sur et en dehors des terrains, Roberto Firmino lui a même cédé sa place dans le vestiaire, entre Sadio Mané et Naby Keita, deux anciens pensionnaires de l'école salzbourgeoise. Le joueur nippon s'est rapidement intégré et a fait tourner les têtes lors du célèbre exercice de jonglage introduit par l'adjoint et lieutenant de Klopp, Pepijn Lijnders. "J'ai l'impression de jouer ici depuis des mois, c'est grâce à l'entraîneur, au staff et à mes coéquipiers. Le coach est venu me voir et m'a dit 'joue comme tu le faisais à Salzbourg, amuse-toi'", a expliqué Minamino.

"C'est un super garçon. Nous le savions très bien. À Salzbourg, il a joué sous Marco Rose, l'actuel entraîneur de Monchengladbach, que j'ai eu la chance d'avoir sous mes ordres à Mayence. J'ai donc échangé avec Marco et il était très enthousiaste à son propos (...). Il s'adapte bien, tout roule", a affirmé Jurgen Klopp après le premier entraînement de sa nouvelle recrue. L'Allemand estime que la polyvalence de Minamino lui sera fort utile, surtout dans une seconde moitié de saison qui s'annonce chargée pour les leaders de Premier League. "Il peut jouer en numéro 10, en tant que deuxième attaquant, en faux neuf, sur les deux flancs et il joue comme seul attaquant en équipe nationale."

C'est d'ailleurs à ce dernier poste que le Japonais a effectué ses débuts sous ses nouvelles couleurs, dans le derby de la Mersey face à Everton en FA Cup (victoire 1-0). Dans un rôle similaire à celui de Firmino, il a signé une performance timide mais encourageante. Son mouvement entre les lignes adverses, sa volonté d'offrir des possibilités à ses coéquipiers et sa contribution au pressing (en coupant intelligemment les lignes de passes) ont particulièrement séduit son entraîneur : "C'est toujours difficile d'intégrer une équipe qui tourne bien sur le terrain. Le onze de base (NdlR : qui avait largement été remanié) n'a eu que deux séances ensemble. J'ai aimé sa compréhension du jeu, ses capacités techniques, son attitude et la façon dont il menait la ligne pressing."

L'arrivée de Minamino renforce également la position du club sur l'immense marché qu'est le Japon et pourrait mener à des nombreux accords commerciaux. Vêtus d'une tunique rouge floquée du numéro 18, de nombreux supporters suivaient ses débuts à Tokyo et Osaka, la ville dont il est originaire. La popularité de Liverpool ne fera que grandir au Pays du Soleil Levant. AXA et Standard Chartered, deux des sponsors principaux du club, sont solidement installés sur ce marché. De plus, l'attaquant pourrait bientôt devenir le troisième Nippon à remporter la Premier League, après Shinji Kagawa (avec Manchester United en 2013) et Shinji Okazaki (avec Leicester en 2016).

Reste à savoir si le droitier parviendra à s'imposer dans un effectif qui ne manque certainement pas de poudre à canon avec ce trio offensif qui semble actuellement indéboulonnable. La fin de contrat de Lallana est un autre facteur qui pourrait jouer en sa faveur. Quoi qu'il en soit, une chose est sûre : Jurgen Klopp manie parfaitement l'art d'intégrer de nouvelles pièces dans son puzzle. Patient, l'Allemand a par exemple géré d'une main de maître l'intégration de Fabinho. Le Brésilien a mis plusieurs mois à se faire une place dans l'équipe, mais en est aujourd'hui un maillon essentiel.